LE QUOTIDIEN DU PHARMACIEN

LE QUOTIDIEN DU PHARMACIEN
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Description: Cette entreprise n’a pas encore complété sa présentation. Elle sera probablement effectuée prochainement.

Publications
  • Augmentation du SMIC au 01 janvier 2021
    Information

    Le gouvernement se borne à l’augmentation légale du SMIC, sans « coup de pouce ».

    C’est officiel. La ministre du Travail, Élisabeth Borne, vient de dévoiler le nouveau montant du salaire minimum en 2021. Dès le 1er janvier, le SMIC horaire passera de 10,15 à 10,25 euros. Selon les calculs bruts de la ministre, « un salarié au SMIC gagnera 15 euros de plus par mois, soit 1 554,58 euros ». Sans surprise, Jean Castex avait prévenu : aucun « coup de pouce » ne s’ajoute à l’augmentation légale liée à l’évolution de l’inflation et des salaires pour les ménages les plus modestes.

    Cette revalorisation se répercute automatiquement sur la grille des salaires en pharmacie, qui doit être ajustée. Au 1er janvier, les coefficients 100 à 135 inclus devront être alignés sur ces nouvelles valeurs planchers, en arrondissant à l’euro supérieur, soit 1 555 euros bruts mensuels. Il s’agit du personnel de nettoyage, des magasiniers, emballeurs, livreurs, conditionneurs et vendeurs débutants. Aucun salarié ne peut percevoir une rémunération inférieure. Le fait de ne pas respecter le montant du SMIC 2021 est puni d’une amende de 1 500 euros pour chaque infraction constatée, et 3 000 euros en cas de récidive.

    Reste maintenant à savoir si les partenaires sociaux de la branche vont revoir à la hausse le point officinal afin d’éviter un tassement de la grille conventionnelle. Quand le SMIC augmente, l’écart entre les bas coefficients et ceux supérieurs se contracte. À l’issue de la dernière commission paritaire de l'année, qui s'est tenue le 15 décembre, aucun accord sur les salaires n'a été conclu. La négociation se jouera en janvier 2021. ...

    Lire la suite sur le Quotidien du Pharmacien

    Article rédigé par PAR FABIENNE RIZOS-VIGNAL

    Le gouvernement se borne à l’augmentation légale du SMIC, sans « coup de pouce ».

    C’est officiel. La ministre du Travail, Élisabeth Borne, vient de dévoiler le nouveau montant du salaire minimum en 2021. Dès le 1er janvier, le SMIC horaire passera de 10,15 à 10,25 euros. Selon les calculs bruts de la ministre, « un salarié au SMIC gagnera 15 euros de plus par mois, soit 1 554,58 euros ». Sans surprise, Jean Castex avait prévenu : aucun « coup de pouce » ne s’ajoute à l’augmentation légale liée à l’évolution de l’inflation et des salaires pour les ménages les plus modestes.

    Cette revalorisation se répercute automatiquement sur la grille des salaires en pharmacie, qui doit être ajustée. Au 1er janvier, les coefficients 100 à 135 inclus devront être alignés sur ces nouvelles valeurs planchers, en arrondissant à l’euro supérieur, soit 1 555 euros bruts mensuels. Il s’agit du personnel de nettoyage, des magasiniers, emballeurs, livreurs, conditionneurs et vendeurs débutants. Aucun salarié ne peut percevoir une rémunération inférieure. Le fait de ne pas respecter le montant du SMIC 2021 est puni d’une amende de 1 500 euros pour chaque infraction constatée, et 3 000 euros en cas de récidive.

    Reste maintenant à savoir si les partenaires sociaux de la branche vont revoir à la hausse le point officinal afin d’éviter un tassement de la grille conventionnelle. Quand le SMIC augmente, l’écart entre les bas coefficients et ceux supérieurs se contracte. À l’issue de la dernière commission paritaire de l'année, qui s'est tenue le 15 décembre, aucun accord sur les salaires n'a été conclu. La négociation se jouera en janvier 2021. ...

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    Article rédigé par PAR FABIENNE RIZOS-VIGNAL


    Publié le 22/12/2020
  • Fermeture des pistes de ski : des pharmaciens très remontés !
    Information

    Les pharmacies implantées dans les stations de montagne vont être durement touchées par l’arrêt des activités sportives. L’USPO a alerté le gouvernement sur les difficultés économiques qui menacent ces officines et invite leurs titulaires à se manifester.

    Pour les pharmaciens des stations de ski, la décision de gouvernement de fermer les remontées mécaniques pendant les fêtes de fin d’année risque d’être la descente aux enfers. Certaines de ces officines, qui réalisent 50 à 70 % de leur chiffre annuel entre décembre et février, pourraient même ne pas s'en relever. Elles sont pourtant parmi les oubliés de la liste des bénéficiaires des aides annoncées le 29 novembre par Jean Castex. Le Premier ministre avait en effet promis un soutien économique équivalent « à 15 % à 20 % du chiffre d'affaires aux entreprises des secteurs affectés par la crise, comme l'hôtellerie, le tourisme ou l'événementiel, et dont le chiffre d'affaires a chuté au moins de moitié ». « Nous ne remettons pas en cause la décision gouvernementale dans le cadre des mesures sanitaires, mais nous voulons être considérés comme un secteur d’activité touché par la fermeture des pistes. Il faut que le gouvernement revoie sa liste ! », plaide Marc Ferraris, titulaire de la Pharmacie de la Forêt blanche à Risoul, dans les Hautes-Alpes, un département dans lequel un pharmacien sur cinq est concerné.

    Comme de nombreux pharmaciens de montagne, il avait déjà été frappé de plein fouet par le premier confinement. « Pendant cette période, j’ai réalisé 2 % de mon chiffre d’affaires habituel »,déplore-t-il. La chute pourrait être fatale à de nombreux pharmaciens des stations alpines et pyrénéennes si une troisième vague de l’épidémie survenait en février. C’est ce que redoute Ingrid Filliol, co-titulaire de la pharmacie du Mont-Cenis à Val-Cenis (Savoie). « Les touristes ne vont pas skier mais ils ont réservé de grands appartements pour se retrouver en famille ou entre amis. Ces rassemblements risquent de provoquer une troisième vague, de nouvelles mesures, et par conséquent de compromettre notre activité en janvier et en février. C’en sera alors fini de la saison », expose cette pharmacienne qui étaie ses craintes par des chiffres : « de 30 clients jour en intersaison, une pharmacie de station comme la nôtre passe à 600 clients jours en saison. »

    Ingrid Filliol est d’autant plus inquiète pour l’avenir qu’elle et sa consœur ont racheté cette officine au 1er novembre sur la base du chiffre d’affaires des années précédentes. Les deux pharmaciennes avaient même commencé des travaux de rénovation qu’elles ont interrompus à l’annonce des mesures gouvernementales. Mais elles avaient aussi embauché du personnel pour la saison : « on leur avait demandé de venir à l’avance pour nous aider à préparer la nouvelle officine, on ne va quand même pas les renvoyer. Ça m’embêterait de les mettre au chômage partiel », déclare Ingrid Filliol.

    L’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) s’est saisie de la situation de ces pharmaciens de montagne. Gilles Bonnefond, président de l’USPO, déclare avoir alerté le gouvernement de leurs difficultés économiques. « Les services du président nous ont assuré qu’une solution leur serait proposée et serait précisée dans les dix prochains jours », annonce-t-il, enjoignant les pharmacies de montagne concernées à adresser un mail à l’USPO (uspo@uspo.fr).

    Les pharmacies implantées dans les stations de montagne vont être durement touchées par l’arrêt des activités sportives. L’USPO a alerté le gouvernement sur les difficultés économiques qui menacent ces officines et invite leurs titulaires à se manifester.

    Pour les pharmaciens des stations de ski, la décision de gouvernement de fermer les remontées mécaniques pendant les fêtes de fin d’année risque d’être la descente aux enfers. Certaines de ces officines, qui réalisent 50 à 70 % de leur chiffre annuel entre décembre et février, pourraient même ne pas s'en relever. Elles sont pourtant parmi les oubliés de la liste des bénéficiaires des aides annoncées le 29 novembre par Jean Castex. Le Premier ministre avait en effet promis un soutien économique équivalent « à 15 % à 20 % du chiffre d'affaires aux entreprises des secteurs affectés par la crise, comme l'hôtellerie, le tourisme ou l'événementiel, et dont le chiffre d'affaires a chuté au moins de moitié ». « Nous ne remettons pas en cause la décision gouvernementale dans le cadre des mesures sanitaires, mais nous voulons être considérés comme un secteur d’activité touché par la fermeture des pistes. Il faut que le gouvernement revoie sa liste ! », plaide Marc Ferraris, titulaire de la Pharmacie de la Forêt blanche à Risoul, dans les Hautes-Alpes, un département dans lequel un pharmacien sur cinq est concerné.

    Comme de nombreux pharmaciens de montagne, il avait déjà été frappé de plein fouet par le premier confinement. « Pendant cette période, j’ai réalisé 2 % de mon chiffre d’affaires habituel »,déplore-t-il. La chute pourrait être fatale à de nombreux pharmaciens des stations alpines et pyrénéennes si une troisième vague de l’épidémie survenait en février. C’est ce que redoute Ingrid Filliol, co-titulaire de la pharmacie du Mont-Cenis à Val-Cenis (Savoie). « Les touristes ne vont pas skier mais ils ont réservé de grands appartements pour se retrouver en famille ou entre amis. Ces rassemblements risquent de provoquer une troisième vague, de nouvelles mesures, et par conséquent de compromettre notre activité en janvier et en février. C’en sera alors fini de la saison », expose cette pharmacienne qui étaie ses craintes par des chiffres : « de 30 clients jour en intersaison, une pharmacie de station comme la nôtre passe à 600 clients jours en saison. »

    Ingrid Filliol est d’autant plus inquiète pour l’avenir qu’elle et sa consœur ont racheté cette officine au 1er novembre sur la base du chiffre d’affaires des années précédentes. Les deux pharmaciennes avaient même commencé des travaux de rénovation qu’elles ont interrompus à l’annonce des mesures gouvernementales. Mais elles avaient aussi embauché du personnel pour la saison : « on leur avait demandé de venir à l’avance pour nous aider à préparer la nouvelle officine, on ne va quand même pas les renvoyer. Ça m’embêterait de les mettre au chômage partiel », déclare Ingrid Filliol.

    L’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) s’est saisie de la situation de ces pharmaciens de montagne. Gilles Bonnefond, président de l’USPO, déclare avoir alerté le gouvernement de leurs difficultés économiques. « Les services du président nous ont assuré qu’une solution leur serait proposée et serait précisée dans les dix prochains jours », annonce-t-il, enjoignant les pharmacies de montagne concernées à adresser un mail à l’USPO (uspo@uspo.fr).


    Publié le 05/12/2020
  • Activité officinale : le calme après la tempête
    Information

    Après avoir connu deux vagues records correspondant l'une à l'afflux de demandes de paracétamol et de renouvellement d'ordonnances, l'autre à des prescriptions insolites en hydroxychloroquine, l'activité officinale est en chute libre depuis dix jours.

    Comment faire face à cette situation inédite sans trop de casse ?

    Conséquence du confinement, la baisse de la fréquentation est palpable dans la plupart des officines depuis que les Français sont priés de rester chez eux. « De 15 % sur l’ensemble du territoire, voire de 35 % en Ile-de-France, par rapport à la même époque de 2019 », précise Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). De fait, selon l’opérateur Orange, 1 million d’habitants ont déserté la région parisienne à l’annonce du confinement national. L'USPO a lancé un sondage auprès des pharmaciens leur demandant d'évaluer l'évolution de leur activité depuis le 18 mars, au lendemain du début du confinement. « Ces résultats livreront des éléments concrets sur les conséquences de l'épidémie qui permettront d'alerter les pouvoirs publics et d'obtenir une adaptation des dispositifs », expose Gilles Bonnefond.

    Avril risque d'être problématique

    La Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) a elle aussi dressé un tableau précis de cette inflexion de l’activité officinale. Si ses chiffres diffèrent légèrement de ceux de l'USPO, ils confirment une baisse brutale au cours des derniers jours qui ne laisse rien présager de bon pour le mois d'avril. « Lors de la quatrième semaine du mois de mars, on assiste à une diminution de l'activité de 19 % au niveau national et de 25 % pour la seule région parisienne en comparaison d'une semaine standard », détaille Philippe Besset, président de la FSPF. « Sur l'ensemble du mois de mars, l'activité globale sera sensiblement équivalente à celle d'un mois de mars habituel, même si le mois écoulé a été assez atypique. Car la baisse des derniers jours est compensée par la hausse observée en troisième semaine, qui s'élève à 15 % dans l'ensemble du pays selon nos estimations. Une hausse notamment due à l'activité exceptionnelle des 16 et 17 mars, deux journées qui resteront dans les annales de la pharmacie », souligne-t-il.

    Si les officinaux ont donc limité la casse en mars, le mois qui débute risque d'être beaucoup plus problématique. « Avril sera très compliqué, il faut d'ores et déjà penser à adapter le réseau à la diminution de l'activité amorcée fin mars. Nous avons déjà envoyé à nos confrères une circulaire qui résume l'ensemble des mesures sociales existantes, rappelle le président de la FSPF. Des discussions sont également menées avec la Caisse nationale d'assurance-maladie (CNAM) pour étudier toutes les solutions qui pourront être spécifiquement mises en œuvre pour l'officine. »

    Un bouquet de solutions

    Face à cette situation, aussi brutale qu'inattendue, certains titulaires ont d'ores et déjà pris des mesures exceptionnelles, choisissant par exemple de réduire leur amplitude horaire. « Chaque titulaire est libre d'adapter ses heures d'ouverture en fonction de l'activité, pourvu qu'il en avertisse l'ARS et l'Ordre et veille à ce que le service de garde puisse prendre le relais », rappelle Gilles Bonnefond. D'autres pharmaciens optent pour la dispensation à guichets fermés, une alternative pour à la fois assurer la sécurité du personnel et réorganiser les tâches au sein d'une équipe officinale, souvent réduite. Si la plupart des contrats d'assurance ne comportent pas la clause épidémie dans la couverture perte d'exploitation, les titulaires peuvent recourir à divers dispositifs pour préserver leur trésorerie.

    La caisse d'assurance vieillesse des pharmaciens (CAVP) indique ainsi que les titulaires rencontrant des difficultés économiques peuvent demander le report de leurs cotisations vieillesse, ou tout au moins transmettre sur le site un revenu estimé adapté au contexte actuel. Enfin, en cas de graves difficultés financières, il est possible d'adresser une demande d'aide sur le site de la CAVP. Interfimo propose de son côté un report qu'à 6 mois des remboursements des crédits professionnels sans frais ainsi que des financements personnalisés à des conditions privilégiées. Ces dispositifs professionnels viennent compléter les mesures énoncées par différentes ordonnances du gouvernement (voir ci-dessous et page 13).

    Ce bouquet de solution mis en œuvre par l’État ne poursuit qu’un seul objectif : maintenir à flot les entreprises pendant la durée de l’épidémie, afin qu'elles puissent, une fois la crise surpassée, rebondir grâce à la pleine capacité de leurs équipes et de leurs compétences.

    Source : Le Quotidien du Pharmacien n°3592

    Après avoir connu deux vagues records correspondant l'une à l'afflux de demandes de paracétamol et de renouvellement d'ordonnances, l'autre à des prescriptions insolites en hydroxychloroquine, l'activité officinale est en chute libre depuis dix jours.

    Comment faire face à cette situation inédite sans trop de casse ?

    Conséquence du confinement, la baisse de la fréquentation est palpable dans la plupart des officines depuis que les Français sont priés de rester chez eux. « De 15 % sur l’ensemble du territoire, voire de 35 % en Ile-de-France, par rapport à la même époque de 2019 », précise Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). De fait, selon l’opérateur Orange, 1 million d’habitants ont déserté la région parisienne à l’annonce du confinement national. L'USPO a lancé un sondage auprès des pharmaciens leur demandant d'évaluer l'évolution de leur activité depuis le 18 mars, au lendemain du début du confinement. « Ces résultats livreront des éléments concrets sur les conséquences de l'épidémie qui permettront d'alerter les pouvoirs publics et d'obtenir une adaptation des dispositifs », expose Gilles Bonnefond.

    Avril risque d'être problématique

    La Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) a elle aussi dressé un tableau précis de cette inflexion de l’activité officinale. Si ses chiffres diffèrent légèrement de ceux de l'USPO, ils confirment une baisse brutale au cours des derniers jours qui ne laisse rien présager de bon pour le mois d'avril. « Lors de la quatrième semaine du mois de mars, on assiste à une diminution de l'activité de 19 % au niveau national et de 25 % pour la seule région parisienne en comparaison d'une semaine standard », détaille Philippe Besset, président de la FSPF. « Sur l'ensemble du mois de mars, l'activité globale sera sensiblement équivalente à celle d'un mois de mars habituel, même si le mois écoulé a été assez atypique. Car la baisse des derniers jours est compensée par la hausse observée en troisième semaine, qui s'élève à 15 % dans l'ensemble du pays selon nos estimations. Une hausse notamment due à l'activité exceptionnelle des 16 et 17 mars, deux journées qui resteront dans les annales de la pharmacie », souligne-t-il.

    Si les officinaux ont donc limité la casse en mars, le mois qui débute risque d'être beaucoup plus problématique. « Avril sera très compliqué, il faut d'ores et déjà penser à adapter le réseau à la diminution de l'activité amorcée fin mars. Nous avons déjà envoyé à nos confrères une circulaire qui résume l'ensemble des mesures sociales existantes, rappelle le président de la FSPF. Des discussions sont également menées avec la Caisse nationale d'assurance-maladie (CNAM) pour étudier toutes les solutions qui pourront être spécifiquement mises en œuvre pour l'officine. »

    Un bouquet de solutions

    Face à cette situation, aussi brutale qu'inattendue, certains titulaires ont d'ores et déjà pris des mesures exceptionnelles, choisissant par exemple de réduire leur amplitude horaire. « Chaque titulaire est libre d'adapter ses heures d'ouverture en fonction de l'activité, pourvu qu'il en avertisse l'ARS et l'Ordre et veille à ce que le service de garde puisse prendre le relais », rappelle Gilles Bonnefond. D'autres pharmaciens optent pour la dispensation à guichets fermés, une alternative pour à la fois assurer la sécurité du personnel et réorganiser les tâches au sein d'une équipe officinale, souvent réduite. Si la plupart des contrats d'assurance ne comportent pas la clause épidémie dans la couverture perte d'exploitation, les titulaires peuvent recourir à divers dispositifs pour préserver leur trésorerie.

    La caisse d'assurance vieillesse des pharmaciens (CAVP) indique ainsi que les titulaires rencontrant des difficultés économiques peuvent demander le report de leurs cotisations vieillesse, ou tout au moins transmettre sur le site un revenu estimé adapté au contexte actuel. Enfin, en cas de graves difficultés financières, il est possible d'adresser une demande d'aide sur le site de la CAVP. Interfimo propose de son côté un report qu'à 6 mois des remboursements des crédits professionnels sans frais ainsi que des financements personnalisés à des conditions privilégiées. Ces dispositifs professionnels viennent compléter les mesures énoncées par différentes ordonnances du gouvernement (voir ci-dessous et page 13).

    Ce bouquet de solution mis en œuvre par l’État ne poursuit qu’un seul objectif : maintenir à flot les entreprises pendant la durée de l’épidémie, afin qu'elles puissent, une fois la crise surpassée, rebondir grâce à la pleine capacité de leurs équipes et de leurs compétences.

    Source : Le Quotidien du Pharmacien n°3592

    Publié le 27/04/2020
  • Pharmacies, la distribution de masque, enfin !
    Information

    En complément des gestes barrières et de la distanciation sociale, le ministre de la Santé Olivier Véran a annoncé ce matin que le déploiement progressif « des masques en tissu, réutilisables et répondant à des normes de filtration du virus » va se faire avec l’appui des pharmacies, des villes et de la grande distribution.

    Dimanche, l’allocution du Premier ministre Édouard Philippe et du ministre de la Santé Olivier Véran avait déçu les pharmaciens. Alors que l’ensemble de la profession demande l’autorisation de mettre à disposition des masques alternatifs au grand public, le gouvernement n’évoquait pas la pharmacie comme possible relais… mais n’hésitait pas à citer la grande distribution ! Un affront pour les confrères qui font face, en première ligne, à cette crise sans précédent et répondent présents à toutes les missions que le gouvernement lui confie.

    Ils ont finalement été entendus. Ce matin, le ministre de la Santé Olivier Véran a présenté des masques textiles « ayant une capacité de filtration de l’ordre de 90 % des virus » dont la distribution sera déployée en s’appuyant sur « toutes les bonnes volontés » et notamment « en lien avec les pharmacies, la grande distribution, les transports en communs et les collectivités ».

    Un grand pas. Reste à modifier la liste des produits pouvant être mis à disposition du public dans les pharmacies, pour y inclure ces masques alternatifs.
    Et à répondre à d’autres questions : où, comment et à quel prix se fournir ? À partir de quelle date ces masques seront disponibles ? Et quelles seront les modalités de distribution ?

    En complément des gestes barrières et de la distanciation sociale, le ministre de la Santé Olivier Véran a annoncé ce matin que le déploiement progressif « des masques en tissu, réutilisables et répondant à des normes de filtration du virus » va se faire avec l’appui des pharmacies, des villes et de la grande distribution.

    Dimanche, l’allocution du Premier ministre Édouard Philippe et du ministre de la Santé Olivier Véran avait déçu les pharmaciens. Alors que l’ensemble de la profession demande l’autorisation de mettre à disposition des masques alternatifs au grand public, le gouvernement n’évoquait pas la pharmacie comme possible relais… mais n’hésitait pas à citer la grande distribution ! Un affront pour les confrères qui font face, en première ligne, à cette crise sans précédent et répondent présents à toutes les missions que le gouvernement lui confie.

    Ils ont finalement été entendus. Ce matin, le ministre de la Santé Olivier Véran a présenté des masques textiles « ayant une capacité de filtration de l’ordre de 90 % des virus » dont la distribution sera déployée en s’appuyant sur « toutes les bonnes volontés » et notamment « en lien avec les pharmacies, la grande distribution, les transports en communs et les collectivités ».

    Un grand pas. Reste à modifier la liste des produits pouvant être mis à disposition du public dans les pharmacies, pour y inclure ces masques alternatifs.
    Et à répondre à d’autres questions : où, comment et à quel prix se fournir ? À partir de quelle date ces masques seront disponibles ? Et quelles seront les modalités de distribution ?

    Publié le 25/04/2020
  • La classification des préparateurs
    Information

    La carrière des préparateurs est étroitement liée à leur progression dans la grille conventionnelle, qui elle-même dépend exclusivement de leur expérience professionnelle.

    De débutant à confirmé, l’ascension de carrière des préparateurs se fait selon un bloc d’échelons à gravir. Leur position dans la grille conventionnelle dépend exclusivement de leur expérience professionnelle. Seul le passage au dernier coefficient, au sommet de la classification, correspond à une promotion professionnelle librement décidée par l’employeur.

    Comment évolue la carrière des préparateurs ?

    Les préparateurs démarrent leur carrière au coefficient plancher 240 et progressent automatiquement par paliers jusqu'au coefficient plafond 320, après 35 années de pratique professionnelle. L'employeur doit respecter ce minimum conventionnel.

    L’expérience correspond-elle à l’ancienneté ?

    Ces deux notions sont étroitement liées mais elles ne se confondent pas. L’expérience ou le nombre d'années de pratique professionnelle correspond au cumul de l'expérience acquise dans une ou plusieurs pharmacies à compter de l'obtention du diplôme. Quant à l’ancienneté, elle est appréciée dans chaque entreprise. À chaque changement d'officine, le compteur de l'ancienneté est remis à zéro.

    Comment se hisser au coefficient 330 ?

    Indépendamment du nombre d’années de pratique professionnelle, ce coefficient est accordé « aux préparateurs qui possèdent des qualités techniques et commerciales exceptionnelles et qui exécutent des travaux comportant une large initiative ».

    Cette définition conventionnelle comporte une évidente part de subjectivité (à partir de quel niveau un préparateur est-il considéré comme exceptionnel ?), ce qui laisse toute liberté d’arbitrage à l’employeur pour accorder une telle promotion.

    En cas de changement d’officine, le préparateur au coefficient 330 n’est d’ailleurs pas assuré de conserver ce point culminant, à négocier lors d’une nouvelle embauche.

    Le coefficient doit-il figurer dans le contrat de travail ?

    Oui, c’est une mention contractuelle obligatoire. La Convention collective l’indique expressément à l’article 18 des dispositions générales.

    Quel est le statut des préparateurs ?

    Ils sont des salariés non-cadres de l'officine. Ceux dont le coefficient est au moins égal à 330 sont assimilés cadres. Ce statut spécifique leur confère les avantages des cadres uniquement pour la retraite et la prévoyance. Pour tous les autres sujets – période d’essai, congés payés, indemnités de licenciement, etc. – ils restent liés aux dispositions générales applicables aux salariés non-cadres.

    La maternité ralentit-elle le passage au coefficient supérieur ?

    Les absences pour congé maternité sont prises en compte dans le calcul de la pratique professionnelle. L’employeur ne peut pas retrancher ces périodes. En revanche, les périodes de congé parental total, sans activité, freinent le passage au coefficient supérieur puisqu’elles sont exclues de la pratique professionnelle.

    En cas de cession de la pharmacie, quel est l’effet sur la progression dans la classification ?

    La cession de l’entreprise, donc le changement de titulaire, n’a aucune incidence sur le passage au coefficient supérieur. Tous les coefficients sont automatiquement repris par le nouvel employeur, y compris le coefficient 330. L’expérience professionnelle ne peut être effacée, elle reste acquise et se poursuit. Il n’y a aucun risque pour le préparateur de dévisser.

    En raison de difficultés économiques, l’employeur peut-il « geler » les coefficients ?

    En aucun cas l’employeur ne peut différer le changement d’échelon et donc de coefficient. Quelle que soit la situation économique de l’entreprise, l’évolution de carrière ne peut être bloquée.

    Abonnez-vous au Quotidien du Pharmacien !

    Source : Le Quotidien du Pharmacien n°3575
    Fabienne Rizos-Vignal

    La carrière des préparateurs est étroitement liée à leur progression dans la grille conventionnelle, qui elle-même dépend exclusivement de leur expérience professionnelle.

    De débutant à confirmé, l’ascension de carrière des préparateurs se fait selon un bloc d’échelons à gravir. Leur position dans la grille conventionnelle dépend exclusivement de leur expérience professionnelle. Seul le passage au dernier coefficient, au sommet de la classification, correspond à une promotion professionnelle librement décidée par l’employeur.

    Comment évolue la carrière des préparateurs ?

    Les préparateurs démarrent leur carrière au coefficient plancher 240 et progressent automatiquement par paliers jusqu'au coefficient plafond 320, après 35 années de pratique professionnelle. L'employeur doit respecter ce minimum conventionnel.

    L’expérience correspond-elle à l’ancienneté ?

    Ces deux notions sont étroitement liées mais elles ne se confondent pas. L’expérience ou le nombre d'années de pratique professionnelle correspond au cumul de l'expérience acquise dans une ou plusieurs pharmacies à compter de l'obtention du diplôme. Quant à l’ancienneté, elle est appréciée dans chaque entreprise. À chaque changement d'officine, le compteur de l'ancienneté est remis à zéro.

    Comment se hisser au coefficient 330 ?

    Indépendamment du nombre d’années de pratique professionnelle, ce coefficient est accordé « aux préparateurs qui possèdent des qualités techniques et commerciales exceptionnelles et qui exécutent des travaux comportant une large initiative ».

    Cette définition conventionnelle comporte une évidente part de subjectivité (à partir de quel niveau un préparateur est-il considéré comme exceptionnel ?), ce qui laisse toute liberté d’arbitrage à l’employeur pour accorder une telle promotion.

    En cas de changement d’officine, le préparateur au coefficient 330 n’est d’ailleurs pas assuré de conserver ce point culminant, à négocier lors d’une nouvelle embauche.

    Le coefficient doit-il figurer dans le contrat de travail ?

    Oui, c’est une mention contractuelle obligatoire. La Convention collective l’indique expressément à l’article 18 des dispositions générales.

    Quel est le statut des préparateurs ?

    Ils sont des salariés non-cadres de l'officine. Ceux dont le coefficient est au moins égal à 330 sont assimilés cadres. Ce statut spécifique leur confère les avantages des cadres uniquement pour la retraite et la prévoyance. Pour tous les autres sujets – période d’essai, congés payés, indemnités de licenciement, etc. – ils restent liés aux dispositions générales applicables aux salariés non-cadres.

    La maternité ralentit-elle le passage au coefficient supérieur ?

    Les absences pour congé maternité sont prises en compte dans le calcul de la pratique professionnelle. L’employeur ne peut pas retrancher ces périodes. En revanche, les périodes de congé parental total, sans activité, freinent le passage au coefficient supérieur puisqu’elles sont exclues de la pratique professionnelle.

    En cas de cession de la pharmacie, quel est l’effet sur la progression dans la classification ?

    La cession de l’entreprise, donc le changement de titulaire, n’a aucune incidence sur le passage au coefficient supérieur. Tous les coefficients sont automatiquement repris par le nouvel employeur, y compris le coefficient 330. L’expérience professionnelle ne peut être effacée, elle reste acquise et se poursuit. Il n’y a aucun risque pour le préparateur de dévisser.

    En raison de difficultés économiques, l’employeur peut-il « geler » les coefficients ?

    En aucun cas l’employeur ne peut différer le changement d’échelon et donc de coefficient. Quelle que soit la situation économique de l’entreprise, l’évolution de carrière ne peut être bloquée.

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    Source : Le Quotidien du Pharmacien n°3575
    Fabienne Rizos-Vignal

    Publié le 28/02/2020
  • FOCUS PNEUMOLOGIE
    Information

    UN NOUVEAU SOUFFLE POUR 2020

    Le jeudi 27 février :

    Focus Pneumologie
    Jeu. 09:00 à La Maison des Centraliens à Paris

    UN NOUVEAU SOUFFLE POUR 2020

    Le jeudi 27 février :

    Focus Pneumologie
    Jeu. 09:00 à La Maison des Centraliens à Paris

    Publié le 22/02/2020
  • Comment gérer une petite blessure superficielle chez un chien ou un chat ?
    Conseil

    Les nombreuses activités des chiens et chats sont autant d’occasions de se blesser : coupures, éraflures, bagarres, blessures sur la voie publique…
    Les plaies présentant un caractère de gravité (qui saignent, sont étendues ou profondes, infectées, ou mal situées, près de l’œil par ex…) doivent être vues en urgence par un vétérinaire, mais quelques gestes simples permettent de gérer les petites blessures superficielles qui souvent cicatrisent toutes seules.

    1. Préparez le matériel

    La patience d’un animal est souvent limitée s’il a mal. Préparez tout pour réduire au maximum la durée des soins : ciseaux, nettoyant, désinfectant, nécessaire à pansement, lien à muselière, sac à déchet, lieu où vous ferez les soins (la table par exemple pour un chat ou un petit chien).

    2. Ne prenez aucun risque !

    Même superficielle, une plaie peut être douloureuse et entraîner des réactions de défense de l’animal (morsure, griffure). Faites vous aider pour maintenir doucement l’animal tout en le caressant. L’idéal est de museler les chiens au long museau (lien en tissu par ex, voir vidéos sur Youtube) avant de prodiguer les premiers soins.

    3. Nettoyez minutieusement la plaie

    Inspectez la plaie : retirez tous corps étrangers (gravillons, échardes…) ou saleté (terre) superficiels. Le secret d’une plaie propre consiste à retirer le maximum de poils tout autour sur au moins 1 cm pour éviter toute contamination. Si le vétérinaire utilise une tondeuse ou un rasoir, n’essayez pas de votre côté : le risque de blesser l’animal est trop grand ! Des ciseaux à bout ronds feront très bien l’affaire en coupant les poils au plus près de la peau.

    Les toutes petites plaies propres cicatrisent bien seules : il suffit de les nettoyer à l’eau ou au sérum physiologique tiède, sans frotter, du centre vers l’extérieur. La manipulation doit être douce, pour éviter tout stress à l’animal. Le dernier lavage avec un antiseptique (povidone iodée à 0,1 % ou chlorhexidine) réduit davantage le risque de contamination.

    4. Pansement ou pas ?

    Ça dépend ! Les éraflures et mini-plaies, bien propres, cicatriseront mieux à l’air, donc le mieux c’est de s’abstenir lorsque l’animal est à la maison. Avant de le sortir, protégez la plaie des souillures externes avec une compresse maintenue par une « chaussette » ou par une bande auto-adhésive. Un nettoyage au retour complétera le soin. Si vous optez pour un pansement (en présence d’autres animaux ou de jeunes enfants par exemple), ne collez jamais de sparadrap ou bande adhésive sur les poils car leur retrait est très douloureux. Les animaux ont souvent tendance à se l’arracher dans la minute qui suit sa confection (c’est frustrant). Sur une patte, le pansement glissera moins s’il englobe les articulations de part et d’autre de la plaie. Ne serrez pas et changez-le tous les 2 jours au maximum.
    Attention, devant tout signe d’infection ou d’absence de cicatrisation, consultez immédiatement votre vétérinaire.

    Docteur Florence Le Sueur/Le Quotidien du Pharmacien n°3571

    Les nombreuses activités des chiens et chats sont autant d’occasions de se blesser : coupures, éraflures, bagarres, blessures sur la voie publique…
    Les plaies présentant un caractère de gravité (qui saignent, sont étendues ou profondes, infectées, ou mal situées, près de l’œil par ex…) doivent être vues en urgence par un vétérinaire, mais quelques gestes simples permettent de gérer les petites blessures superficielles qui souvent cicatrisent toutes seules.

    1. Préparez le matériel

    La patience d’un animal est souvent limitée s’il a mal. Préparez tout pour réduire au maximum la durée des soins : ciseaux, nettoyant, désinfectant, nécessaire à pansement, lien à muselière, sac à déchet, lieu où vous ferez les soins (la table par exemple pour un chat ou un petit chien).

    2. Ne prenez aucun risque !

    Même superficielle, une plaie peut être douloureuse et entraîner des réactions de défense de l’animal (morsure, griffure). Faites vous aider pour maintenir doucement l’animal tout en le caressant. L’idéal est de museler les chiens au long museau (lien en tissu par ex, voir vidéos sur Youtube) avant de prodiguer les premiers soins.

    3. Nettoyez minutieusement la plaie

    Inspectez la plaie : retirez tous corps étrangers (gravillons, échardes…) ou saleté (terre) superficiels. Le secret d’une plaie propre consiste à retirer le maximum de poils tout autour sur au moins 1 cm pour éviter toute contamination. Si le vétérinaire utilise une tondeuse ou un rasoir, n’essayez pas de votre côté : le risque de blesser l’animal est trop grand ! Des ciseaux à bout ronds feront très bien l’affaire en coupant les poils au plus près de la peau.

    Les toutes petites plaies propres cicatrisent bien seules : il suffit de les nettoyer à l’eau ou au sérum physiologique tiède, sans frotter, du centre vers l’extérieur. La manipulation doit être douce, pour éviter tout stress à l’animal. Le dernier lavage avec un antiseptique (povidone iodée à 0,1 % ou chlorhexidine) réduit davantage le risque de contamination.

    4. Pansement ou pas ?

    Ça dépend ! Les éraflures et mini-plaies, bien propres, cicatriseront mieux à l’air, donc le mieux c’est de s’abstenir lorsque l’animal est à la maison. Avant de le sortir, protégez la plaie des souillures externes avec une compresse maintenue par une « chaussette » ou par une bande auto-adhésive. Un nettoyage au retour complétera le soin. Si vous optez pour un pansement (en présence d’autres animaux ou de jeunes enfants par exemple), ne collez jamais de sparadrap ou bande adhésive sur les poils car leur retrait est très douloureux. Les animaux ont souvent tendance à se l’arracher dans la minute qui suit sa confection (c’est frustrant). Sur une patte, le pansement glissera moins s’il englobe les articulations de part et d’autre de la plaie. Ne serrez pas et changez-le tous les 2 jours au maximum.
    Attention, devant tout signe d’infection ou d’absence de cicatrisation, consultez immédiatement votre vétérinaire.

    Docteur Florence Le Sueur/Le Quotidien du Pharmacien n°3571

    Publié le 28/01/2020
  • Quelles aides pour l'installation ?
    Information

    Pour profiter des prix de cession actuellement favorables, les candidats à l'installation peuvent bénéficier d'aides plus ou moins attractives.

    1- Les boosters d'apport

    Si l'apport du candidat est trop faible, un crédit peut être accordé par certains groupements pharmaceutiques ou des grossistes-répartiteurs qui proposent des boosters d'apport. Une solution qui peut permettre à un jeune pharmacien de doubler son apport personnel, somme qui sera alors considérée en fonds propres par la banque. Il s'agit alors d'un prêt participatif et non d'un prêt personnel que le jeune installé ne remboursera qu'une fois son emprunt bancaire remboursé.

    Le bénéficiaire peut être amené à rejoindre le réseau du groupement qui propose le booster pour une période minimum de 5 ans, voire plus selon les termes du contrat. Un prêt in fine peut aussi être proposé au pharmacien. Ce crédit prévoit un remboursement mensuel des intérêts, déductibles des impôts, mais plus élevés que dans le cas d'un prêt amortissable. Le prêt in fine permet de rembourser le capital en une seule fois, au moment de l'échéance. Pour cela, il faudra néanmoins développer son affaire avec efficacité et anticiper le terme de son prêt. Sans quoi le pharmacien ayant choisi le booster d'apport devra trouver un nouvel associé, voire revendre son officine.

    En complément du booster, des groupements proposent un soutien supplémentaire sous la forme d'une somme forfaitaire qui vient compléter la somme initiale, considérée comme une « bourse ».

    2- Obligations convertibles, une option à risque

    Certains groupements consentent un emprunt obligataire sous forme d'obligations convertibles en actions (OCA) pour permettre d'obtenir un apport suffisant. Une pratique tentante, mais qui peut avoir de lourdes conséquences. Le taux de rémunération de ce type d'emprunt s'élève en effet à 8 % selon les chiffres de l'Union des pharmaciens de région parisienne (UPRP). De plus, le pharmacien doit s'acquitter d'une prime de non-conversion des obligations lorsqu'il souhaite sortir du dispositif. Des contraintes qui peuvent conduire à un endettement important et pousser le pharmacien à des pratiques commerciales contraires au code de déontologie.

    3- Des speed datings pour les adjoints

    Pour recruter des adjoints candidats à l'installation, certains groupements organisent des speed datings plusieurs fois par an. Des ateliers sont proposés par des conseillers et des chargés de développement pour savoir comment chercher un associé, une pharmacie ou un financement. Les adjoints ont aussi l'occasion de présenter leurs projets aux acteurs présents.

    4- Le fonds InterPharmaciens de la CAVP

    Doté de 20 millions d'euros, il a été créé par la Caisse d'assurance vieillesse des pharmaciens (CAVP) en février 2019. Il a notamment été mis en place pour limiter les fermetures de plus en plus nombreuses d'officines qui ne trouvent pas de repreneur. Des prêts obligataires peuvent être accordés aux candidats pour que ces derniers puissent compléter leur apport personnel, sans limite d'âge, frais supplémentaire, ni garanties demandées. Pas besoin non plus d'adhésion ou d'affiliation. Les sommes allouées à intérêt de 2 % sont plafonnées à 500 000 euros par dossier et ne peuvent excéder 75 % de l'apport global du jeune investisseur. Elles sont remboursables dans un délai de 10 à 14 ans. Le fonds InterPharmaciens prend la forme d'un complément d'apport personnel. Il s'adresse à tout primo-accédant, indépendant, s'installant en SELAS, SELARL ou SPFPL. Il peut également intervenir pour le rachat de parts de société ou de reprise de fonds de commerce. Le délai de réponse est très court : l'obtention d'un premier avis d'éligibilité se fait sous 15 jours après dépôt du dossier et l'obtention de la décision de financement sous deux mois. La gestion du fonds a été confiée par la CAVP à la société ESFIN Gestion, qui se charge également de la sélection des dossiers via un comité de pilotage. 37 jeunes diplômés ont déjà bénéficié de ce dispositif depuis son lancement.

    5- Pharmequity, le projet de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France

    Il permettra aux pharmaciens de participer de manière individuelle au projet d'installation d'un confrère. Au lieu d'accorder un emprunt à ce dernier, l'idée consiste à entrer directement au capital de l'officine du futur installé. L'ensemble des projets sera mis en ligne sur un site dédié. Ils seront présentés par des fiches signalétiques qui résumeront les caractéristiques des officines en question pour permettre au « pharmacien investisseur » de faire son marché. L'officinal intéressé pourra fixer lui-même le montant qu'il souhaite engager et il pourra également panacher sa mise sur plusieurs offres. En proposant ce modèle, la FSPF veut inciter les titulaires à miser de petites sommes (moins de 30 000 euros) dans des officines éloignées de leur zone de chalandise. L’emprunt sera remboursé par la pharmacie. Un pacte d’associé suffira entre les parties contractantes. Le lancement de Pharmequity est attendu dans le courant de l'année...

     

    Lire la suite de cet article de Pascal Marie sur : Le Quotidien du Pharmacien n°3571

    Pour profiter des prix de cession actuellement favorables, les candidats à l'installation peuvent bénéficier d'aides plus ou moins attractives.

    1- Les boosters d'apport

    Si l'apport du candidat est trop faible, un crédit peut être accordé par certains groupements pharmaceutiques ou des grossistes-répartiteurs qui proposent des boosters d'apport. Une solution qui peut permettre à un jeune pharmacien de doubler son apport personnel, somme qui sera alors considérée en fonds propres par la banque. Il s'agit alors d'un prêt participatif et non d'un prêt personnel que le jeune installé ne remboursera qu'une fois son emprunt bancaire remboursé.

    Le bénéficiaire peut être amené à rejoindre le réseau du groupement qui propose le booster pour une période minimum de 5 ans, voire plus selon les termes du contrat. Un prêt in fine peut aussi être proposé au pharmacien. Ce crédit prévoit un remboursement mensuel des intérêts, déductibles des impôts, mais plus élevés que dans le cas d'un prêt amortissable. Le prêt in fine permet de rembourser le capital en une seule fois, au moment de l'échéance. Pour cela, il faudra néanmoins développer son affaire avec efficacité et anticiper le terme de son prêt. Sans quoi le pharmacien ayant choisi le booster d'apport devra trouver un nouvel associé, voire revendre son officine.

    En complément du booster, des groupements proposent un soutien supplémentaire sous la forme d'une somme forfaitaire qui vient compléter la somme initiale, considérée comme une « bourse ».

    2- Obligations convertibles, une option à risque

    Certains groupements consentent un emprunt obligataire sous forme d'obligations convertibles en actions (OCA) pour permettre d'obtenir un apport suffisant. Une pratique tentante, mais qui peut avoir de lourdes conséquences. Le taux de rémunération de ce type d'emprunt s'élève en effet à 8 % selon les chiffres de l'Union des pharmaciens de région parisienne (UPRP). De plus, le pharmacien doit s'acquitter d'une prime de non-conversion des obligations lorsqu'il souhaite sortir du dispositif. Des contraintes qui peuvent conduire à un endettement important et pousser le pharmacien à des pratiques commerciales contraires au code de déontologie.

    3- Des speed datings pour les adjoints

    Pour recruter des adjoints candidats à l'installation, certains groupements organisent des speed datings plusieurs fois par an. Des ateliers sont proposés par des conseillers et des chargés de développement pour savoir comment chercher un associé, une pharmacie ou un financement. Les adjoints ont aussi l'occasion de présenter leurs projets aux acteurs présents.

    4- Le fonds InterPharmaciens de la CAVP

    Doté de 20 millions d'euros, il a été créé par la Caisse d'assurance vieillesse des pharmaciens (CAVP) en février 2019. Il a notamment été mis en place pour limiter les fermetures de plus en plus nombreuses d'officines qui ne trouvent pas de repreneur. Des prêts obligataires peuvent être accordés aux candidats pour que ces derniers puissent compléter leur apport personnel, sans limite d'âge, frais supplémentaire, ni garanties demandées. Pas besoin non plus d'adhésion ou d'affiliation. Les sommes allouées à intérêt de 2 % sont plafonnées à 500 000 euros par dossier et ne peuvent excéder 75 % de l'apport global du jeune investisseur. Elles sont remboursables dans un délai de 10 à 14 ans. Le fonds InterPharmaciens prend la forme d'un complément d'apport personnel. Il s'adresse à tout primo-accédant, indépendant, s'installant en SELAS, SELARL ou SPFPL. Il peut également intervenir pour le rachat de parts de société ou de reprise de fonds de commerce. Le délai de réponse est très court : l'obtention d'un premier avis d'éligibilité se fait sous 15 jours après dépôt du dossier et l'obtention de la décision de financement sous deux mois. La gestion du fonds a été confiée par la CAVP à la société ESFIN Gestion, qui se charge également de la sélection des dossiers via un comité de pilotage. 37 jeunes diplômés ont déjà bénéficié de ce dispositif depuis son lancement.

    5- Pharmequity, le projet de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France

    Il permettra aux pharmaciens de participer de manière individuelle au projet d'installation d'un confrère. Au lieu d'accorder un emprunt à ce dernier, l'idée consiste à entrer directement au capital de l'officine du futur installé. L'ensemble des projets sera mis en ligne sur un site dédié. Ils seront présentés par des fiches signalétiques qui résumeront les caractéristiques des officines en question pour permettre au « pharmacien investisseur » de faire son marché. L'officinal intéressé pourra fixer lui-même le montant qu'il souhaite engager et il pourra également panacher sa mise sur plusieurs offres. En proposant ce modèle, la FSPF veut inciter les titulaires à miser de petites sommes (moins de 30 000 euros) dans des officines éloignées de leur zone de chalandise. L’emprunt sera remboursé par la pharmacie. Un pacte d’associé suffira entre les parties contractantes. Le lancement de Pharmequity est attendu dans le courant de l'année...

     

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    Publié le 26/01/2020
  • Le jeûne peine à faire ses preuves !
    Information

    « Détox », surpoids, cancer, maladies chroniques, etc...

    En ce mois de bonnes résolutions et d’envie de « détox » après les fêtes de fin d’année, la pratique du jeûne, en particulier intermittent, séduit de plus en plus. Depuis les années 2000, les ouvrages sur le jeûne préventif et thérapeutique se sont multipliés en France, affichant la promesse « de maigrir, de se détoxifier ou de se soigner ».

    Un nombre croissant de patients atteints de maladies graves et/ou chroniques se posent la question de l’intérêt du jeûne dans leur parcours de soins, notamment à  la suite de la diffusion du documentaire de Sylvie Gilman et Thierry de Lestrade « le Jeûne, une nouvelle thérapie » en 2011.

    Faute de filières structurées comme en Allemagne ou en Suisse, il est difficile d’obtenir des chiffres fiables sur le nombre de personnes qui jeûnent chaque année en France. Des estimations de 3000 à 5000 personnes pratiquant le jeûne non religieux chaque année circulent cependant. « Il s’agit d’extrapolations très grossières, à partir de données d’associations comme les réseaux de jeûne et de randonnée, explique le Dr Bruno Raynard, du service de nutrition de l’institut Gustave Roussy (IGR, Villejuif). Mais cette estimation est cohérente avec ce qu’observent les équipes cliniques ».

    Mais qu’en est-il des preuves scientifiques ? Selon une revue très récente du « New England Journal of Medicine » (1), le jeûne intermittent améliore la régulation du glucose et réduit le risque de diabète et de maladies cardiovasculaires. Pour autant, les bénéfices du jeûne restent discutés sur le plan scientifique.

    Amélioration des constantes biologiques

    En 2014, l’INSERM a publié une expertise collective portant sur l’évaluation de la pratique du jeûne à visée préventive ou thérapeutique. Si des modifications métaboliques induites peuvent être favorables, « aucune donnée clinique reposant sur des essais méthodologiques rigoureux ne peut étayer aujourd’hui le bien-fondé de cette piste », peut-on lire.

    Six ans plus tard, « il n’y a pas grand-chose de neuf, c’est assez décevant, déplore le Pr Bruno Falissard, pédopsychiatre, biostatisticien et co-auteur de l’expertise de 2014. Des études ont montré que le jeûne améliore transitoirement les constantes biologiques, en particulier le profil lipidique, mais rien ne montre un réel effet sur la morbimortalité ». En 2018, les auteurs d’un article paru dans la « Revue médicale suisse » parviennent à la même conclusion.

    Même sur la perte de poids, les données ne sont pas...

    Lire la suite de cet article de
    Charlène Catalifaud et Damien Coulomb
    dans : Le Quotidien du Pharmacien n°3571

    « Détox », surpoids, cancer, maladies chroniques, etc...

    En ce mois de bonnes résolutions et d’envie de « détox » après les fêtes de fin d’année, la pratique du jeûne, en particulier intermittent, séduit de plus en plus. Depuis les années 2000, les ouvrages sur le jeûne préventif et thérapeutique se sont multipliés en France, affichant la promesse « de maigrir, de se détoxifier ou de se soigner ».

    Un nombre croissant de patients atteints de maladies graves et/ou chroniques se posent la question de l’intérêt du jeûne dans leur parcours de soins, notamment à  la suite de la diffusion du documentaire de Sylvie Gilman et Thierry de Lestrade « le Jeûne, une nouvelle thérapie » en 2011.

    Faute de filières structurées comme en Allemagne ou en Suisse, il est difficile d’obtenir des chiffres fiables sur le nombre de personnes qui jeûnent chaque année en France. Des estimations de 3000 à 5000 personnes pratiquant le jeûne non religieux chaque année circulent cependant. « Il s’agit d’extrapolations très grossières, à partir de données d’associations comme les réseaux de jeûne et de randonnée, explique le Dr Bruno Raynard, du service de nutrition de l’institut Gustave Roussy (IGR, Villejuif). Mais cette estimation est cohérente avec ce qu’observent les équipes cliniques ».

    Mais qu’en est-il des preuves scientifiques ? Selon une revue très récente du « New England Journal of Medicine » (1), le jeûne intermittent améliore la régulation du glucose et réduit le risque de diabète et de maladies cardiovasculaires. Pour autant, les bénéfices du jeûne restent discutés sur le plan scientifique.

    Amélioration des constantes biologiques

    En 2014, l’INSERM a publié une expertise collective portant sur l’évaluation de la pratique du jeûne à visée préventive ou thérapeutique. Si des modifications métaboliques induites peuvent être favorables, « aucune donnée clinique reposant sur des essais méthodologiques rigoureux ne peut étayer aujourd’hui le bien-fondé de cette piste », peut-on lire.

    Six ans plus tard, « il n’y a pas grand-chose de neuf, c’est assez décevant, déplore le Pr Bruno Falissard, pédopsychiatre, biostatisticien et co-auteur de l’expertise de 2014. Des études ont montré que le jeûne améliore transitoirement les constantes biologiques, en particulier le profil lipidique, mais rien ne montre un réel effet sur la morbimortalité ». En 2018, les auteurs d’un article paru dans la « Revue médicale suisse » parviennent à la même conclusion.

    Même sur la perte de poids, les données ne sont pas...

    Lire la suite de cet article de
    Charlène Catalifaud et Damien Coulomb
    dans : Le Quotidien du Pharmacien n°3571

    Publié le 21/01/2020
  • Comment les comptoirs viennent aux clients dans l’espace de vente
    Information

    Un terminal mobile utilisable par les équipes officinales pour la vente de produits hors ordonnance, voilà la solution proposée par Smart Rx afin de désengorger les comptoirs des grandes pharmacies, ou de celles qui ont une fréquentation parfois importante, liée à la saisonnalité par exemple.

    Ce terminal « Vente Mobile » permet de scanner les produits, de constituer ainsi le panier du client, d’appliquer le cas échéant une remise ou un programme de fidélité, et d’encaisser, que ce soit sous forme de carte bancaire ou en espèces. Le paiement n’a pas besoin d’être sur un comptoir physique.

    Les équipes peuvent ainsi accompagner les clients dans l’espace de vente fluidifiant ainsi le passage dans toute l’officine. Smart Rx précise que la prise en main de sa Vente Mobile est simple et intuitive, quelques minutes suffisent pour s’y habituer.

    Le plus de la solution : l’acte de vente est simplifié pour les équipes officinales, mais aussi pour les clients qui se sentent ainsi bien accompagnés.

    Prix : à partir de 15 € par mois.

    Nom du prestataire : Smart Rx

    Source : Le Quotidien du Pharmacien n°3562

    Un terminal mobile utilisable par les équipes officinales pour la vente de produits hors ordonnance, voilà la solution proposée par Smart Rx afin de désengorger les comptoirs des grandes pharmacies, ou de celles qui ont une fréquentation parfois importante, liée à la saisonnalité par exemple.

    Ce terminal « Vente Mobile » permet de scanner les produits, de constituer ainsi le panier du client, d’appliquer le cas échéant une remise ou un programme de fidélité, et d’encaisser, que ce soit sous forme de carte bancaire ou en espèces. Le paiement n’a pas besoin d’être sur un comptoir physique.

    Les équipes peuvent ainsi accompagner les clients dans l’espace de vente fluidifiant ainsi le passage dans toute l’officine. Smart Rx précise que la prise en main de sa Vente Mobile est simple et intuitive, quelques minutes suffisent pour s’y habituer.

    Le plus de la solution : l’acte de vente est simplifié pour les équipes officinales, mais aussi pour les clients qui se sentent ainsi bien accompagnés.

    Prix : à partir de 15 € par mois.

    Nom du prestataire : Smart Rx

    Source : Le Quotidien du Pharmacien n°3562

    Publié le 14/01/2020
  • Pharmaciens : les clés pour comprendre 2020
    Information

    Aucun répit.

    Entre les fêtes de fin d’année, l’actualité de l’officine n’a connu aucune trêve.

    Que ce soit dans l’exercice du métier de pharmacien ou dans l’organisation même de la profession, la pharmacie est emportée dans un tourbillon d’innovations, d’évolutions réglementaires ou encore de réformes administratives.

    Dans cette profusion, certaines mesures annoncées au cours de l’année 2019 ont été revues ou reportées, tandis que d’autres seront bel et bien appliquées, témoins de la dynamique qui s'empare du monde officinal.

    Dispensation adaptée : un premier pas…

    Elle a fait l’objet d’un premier avenant qui formalisait sa création. Un second, l’avenant 20 à la convention pharmaceutique, précisera prochainement son application prévue pour le second semestre. Mais d’ores et déjà la dispensation adaptée, première d’une série d’interventions pharmaceutiques, a le mérite d’ancrer dans les textes ce que les pharmaciens pratiquent au quotidien : l’adaptation du nombre de boîtes à la situation du patient.

    Mais avec une différence de taille. Cette fois, l’officinal sera rémunéré pour cet acte à l’aide d’un code traceur. De plus, cette dispensation adaptée devra s'effectuer au sein de classes thérapeutiques définies (antalgiques, anti-inflammatoires par voie orale ou cutanée, médicaments contre les troubles gastro-intestinaux, pansements gastriques, bains de bouche, larmes artificielles…). Le mode de redistribution des économies entre les pharmaciens et l’assurance-maladie fixé à 45/55, ainsi que la base de calcul, la période de référence courant de juin 2019 à juin 2020, ne font certes pas l’unanimité au sein de la profession. Toutefois, rien ne devrait s’opposer à la signature de ce nouvel avenant dans les semaines à venir.

    NS : évitez le casse-tête

    Les nouvelles règles du « non-substituable », énoncées par l’article 66 de la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2019, sont entrées en vigueur le 1er janvier. La mention « NS » est désormais strictement restreinte à la seule justification médicale. Dans le cas contraire, le remboursement par l’assurance-maladie sera fondé sur le prix du médicament générique le plus cher.

    Les règles sont claires, le « NS » ne s’applique que dans trois cas de figure. Il s’agit d’une prescription chez l’enfant de moins de 6 ans, quand aucun médicament générique ne détient une forme adaptée (EFG) (pipette, sachet…). Ou encore d’une prescription...

    Pour lire la suite de cette article, RDV sur le site du Quotidien Du Pharmacien

    Aucun répit.

    Entre les fêtes de fin d’année, l’actualité de l’officine n’a connu aucune trêve.

    Que ce soit dans l’exercice du métier de pharmacien ou dans l’organisation même de la profession, la pharmacie est emportée dans un tourbillon d’innovations, d’évolutions réglementaires ou encore de réformes administratives.

    Dans cette profusion, certaines mesures annoncées au cours de l’année 2019 ont été revues ou reportées, tandis que d’autres seront bel et bien appliquées, témoins de la dynamique qui s'empare du monde officinal.

    Dispensation adaptée : un premier pas…

    Elle a fait l’objet d’un premier avenant qui formalisait sa création. Un second, l’avenant 20 à la convention pharmaceutique, précisera prochainement son application prévue pour le second semestre. Mais d’ores et déjà la dispensation adaptée, première d’une série d’interventions pharmaceutiques, a le mérite d’ancrer dans les textes ce que les pharmaciens pratiquent au quotidien : l’adaptation du nombre de boîtes à la situation du patient.

    Mais avec une différence de taille. Cette fois, l’officinal sera rémunéré pour cet acte à l’aide d’un code traceur. De plus, cette dispensation adaptée devra s'effectuer au sein de classes thérapeutiques définies (antalgiques, anti-inflammatoires par voie orale ou cutanée, médicaments contre les troubles gastro-intestinaux, pansements gastriques, bains de bouche, larmes artificielles…). Le mode de redistribution des économies entre les pharmaciens et l’assurance-maladie fixé à 45/55, ainsi que la base de calcul, la période de référence courant de juin 2019 à juin 2020, ne font certes pas l’unanimité au sein de la profession. Toutefois, rien ne devrait s’opposer à la signature de ce nouvel avenant dans les semaines à venir.

    NS : évitez le casse-tête

    Les nouvelles règles du « non-substituable », énoncées par l’article 66 de la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2019, sont entrées en vigueur le 1er janvier. La mention « NS » est désormais strictement restreinte à la seule justification médicale. Dans le cas contraire, le remboursement par l’assurance-maladie sera fondé sur le prix du médicament générique le plus cher.

    Les règles sont claires, le « NS » ne s’applique que dans trois cas de figure. Il s’agit d’une prescription chez l’enfant de moins de 6 ans, quand aucun médicament générique ne détient une forme adaptée (EFG) (pipette, sachet…). Ou encore d’une prescription...

    Pour lire la suite de cette article, RDV sur le site du Quotidien Du Pharmacien

    Publié le 11/01/2020
  • Dernière ligne droite pour la vaccination à l'officine
    Information

    La Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) rappelle que près de la moitié de la population cible n’a pas encore été vaccinée contre la grippe. Un dernier effort est donc demandé aux pharmaciens pour convaincre ces patients fragiles.

    Une dernière piqûre de rappel avant les fêtes de fin d’année, et surtout avant la fin janvier, afin que les patients ciblés par les recommandations vaccinales et non vaccinés soient protégés avant le pic épidémique du mois de février. Ce message est diffusé par la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) qui se félicite que plus de deux millions de vaccinations antigrippales ont déjà été effectuées en pharmacie. 

    « C’est beaucoup et peu à la fois. Car malgré ce chiffre significatif, près de la moitié de la population cible n’est toujours pas vaccinée. Nous pouvons encore améliorer la couverture vaccinale de nos concitoyens », déclare Philippe Besset, président de la FSPF, qui exhorte les pharmaciens à recourir à leurs logiciels métier pour « repérer » ces patients les plus fragiles et non encore vaccinés.

    Article de Marie Bonté pour le Quotidien du pharmacien

    La Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) rappelle que près de la moitié de la population cible n’a pas encore été vaccinée contre la grippe. Un dernier effort est donc demandé aux pharmaciens pour convaincre ces patients fragiles.

    Une dernière piqûre de rappel avant les fêtes de fin d’année, et surtout avant la fin janvier, afin que les patients ciblés par les recommandations vaccinales et non vaccinés soient protégés avant le pic épidémique du mois de février. Ce message est diffusé par la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) qui se félicite que plus de deux millions de vaccinations antigrippales ont déjà été effectuées en pharmacie. 

    « C’est beaucoup et peu à la fois. Car malgré ce chiffre significatif, près de la moitié de la population cible n’est toujours pas vaccinée. Nous pouvons encore améliorer la couverture vaccinale de nos concitoyens », déclare Philippe Besset, président de la FSPF, qui exhorte les pharmaciens à recourir à leurs logiciels métier pour « repérer » ces patients les plus fragiles et non encore vaccinés.

    Article de Marie Bonté pour le Quotidien du pharmacien

    Publié le 24/12/2019
  • Nouvelles missions du Pharmacien : un oui sous condition !
    Actualité

    Les participants au congrès national des pharmaciens, qui s'est tenu le week-end dernier à Bordeaux, ont démontré leur enthousiasme pour leurs nouveaux rôles de professionnels de santé. La Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) n'en a pas moins réaffirmé la nécessité de contreparties économiques qui, seules, permettront à l'officine de relever ces défis. Car faute de moyens financiers suffisants, ces nouvelles missions resteront impossibles.

    Alors que l’année n’est pas encore terminée, l'agenda des pharmaciens pour 2020 est déjà bien rempli. Au fil de ses ateliers et de ses séances plénières, le congrès national des pharmaciens, qui s'est tenu à Bordeaux les 19 et 20 octobre, est revenu sur ces nombreux rendez-vous qui attendent la profession, et dont la vaccination contre la grippe n’est aujourd’hui que la première étape. À l’arrivée des TROD angine en début d’année devraient rapidement succéder les entretiens pour les patients sous chimiothérapie orale, et la mise en œuvre de la téléconsultation.

    Il est entendu que l’ensemble de ces nouvelles missions ne pourra être opérationnel que dans le cadre d’un exercice coordonné, comme l’a rappelé à la profession Nicolas Revel, directeur général de l’assurance-maladie. De même, Pierre-Jean Lancry, vice-président du Haut Conseil pour l’avenir de l’assurance-maladie (HCAAM) a appelé à décloisonner le système de santé en s’appuyant sur le rôle du pharmacien et « l’excellence du maillage officinal ».

    Des entretiens payés à l’acte dès 2020

    Cette coordination suppose que les pharmaciens s’intègrent rapidement à...

    Lire la suite de cet article de Marie Bonte sur le site du Quotidien du Pharmacien...

    Les participants au congrès national des pharmaciens, qui s'est tenu le week-end dernier à Bordeaux, ont démontré leur enthousiasme pour leurs nouveaux rôles de professionnels de santé. La Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) n'en a pas moins réaffirmé la nécessité de contreparties économiques qui, seules, permettront à l'officine de relever ces défis. Car faute de moyens financiers suffisants, ces nouvelles missions resteront impossibles.

    Alors que l’année n’est pas encore terminée, l'agenda des pharmaciens pour 2020 est déjà bien rempli. Au fil de ses ateliers et de ses séances plénières, le congrès national des pharmaciens, qui s'est tenu à Bordeaux les 19 et 20 octobre, est revenu sur ces nombreux rendez-vous qui attendent la profession, et dont la vaccination contre la grippe n’est aujourd’hui que la première étape. À l’arrivée des TROD angine en début d’année devraient rapidement succéder les entretiens pour les patients sous chimiothérapie orale, et la mise en œuvre de la téléconsultation.

    Il est entendu que l’ensemble de ces nouvelles missions ne pourra être opérationnel que dans le cadre d’un exercice coordonné, comme l’a rappelé à la profession Nicolas Revel, directeur général de l’assurance-maladie. De même, Pierre-Jean Lancry, vice-président du Haut Conseil pour l’avenir de l’assurance-maladie (HCAAM) a appelé à décloisonner le système de santé en s’appuyant sur le rôle du pharmacien et « l’excellence du maillage officinal ».

    Des entretiens payés à l’acte dès 2020

    Cette coordination suppose que les pharmaciens s’intègrent rapidement à...

    Lire la suite de cet article de Marie Bonte sur le site du Quotidien du Pharmacien...

    Publié le 22/11/2019
  • Fausses ordonnances : les codéinés en tête
    Information

    Les signalements d'ordonnances falsifiées ne cessent d'augmenter d'année en année. En 2018, ce sont les spécialités codéinées qui sont le plus souvent citées, devançant tramadol, prégabaline et zolpidem.
    Qu'ils se retrouvent face à des patients devenus accros ou à de véritables trafiquants, les pharmaciens se trouvent de plus en plus souvent confrontés à des prescriptions suspectes.

    En 2018, 1 950 ordonnances falsifiées ont été recensées par l'enquête OSIAP (Ordonnances suspectes indicateurs d'abus possible), menée par le Centre d'évaluation et d'information de la pharmacodépendance (CIEP). Un chiffre nettement supérieur à celui enregistré l'année précédente (1 290) et qui montre une nouvelle fois que le nombre de signalements ne cesse d'augmenter (seulement 756 cas avaient été comptabilisés en 2013). Mais qui est, sans aucun doute, bien en-deçà de la réalité. En tout, 3 340 médicaments ont été cités soit, dans le détail, 278 substances et 395 spécialités différentes. Sur la plus haute marche du podium depuis plusieurs années, le zolpidem a été détrôné par la codéine, antitussive et en association au paracétamol, qui représente à elle seule près de 30 % des cas recensés. Zolpidem, qui concentrait près d'un quart des signalements en 2017, n'est plus que 5e un an plus tard (8,6 % des signalements), devancé par la codéine donc, mais aussi par le tramadol (12,2 %) et la prégabaline (11,9 %). Depuis l'arrêté du 12 juillet 2017, 380 cas d'ordonnances falsifiées concernant les produits codéinés ont été enregistrés, contre seulement 20 avant le listage de ces spécialités. Une décision législative qui a entraîné une baisse de leur consommation mais qui a, semble-t-il, poussé dans le même temps de plus en plus de personnes à falsifier des ordonnances afin d'en obtenir.

    Des ordonnances souvent indétectables

    Le CIEP recueille deux fois par an, en mai et en novembre, les ordonnances suspectes identifiées par les officinaux. Ces « périodes d'enquête » sont menées via un questionnaire qui permet de déterminer les « caractéristiques démographiques, les médicaments concernés et les critères de suspicion de l'ordonnance ». À ces chiffres sont ensuite ajoutés ceux enregistrés tout au long de l'année. Des résultats particulièrement intéressants à connaître lorsqu'on se trouve derrière le comptoir, surtout à l'heure où les ordonnances « électroniques » prennent peu à peu le pas sur les prescriptions rédigées à la main. Toutefois, débusquer un patient malhonnête muni d'une ordonnance falsifiée est bien souvent mission impossible. Une « bonne » fausse ordonnance est même indétectable, comme le concède le CIEP. Entre les personnes devenues accros à certains médicaments et celles animées par le désir d'alimenter un véritable trafic, les profils des « suspects » sont aussi divers que variés. Toujours selon l'enquête OSIAP, les demandeurs sont le plus souvent des hommes (60 %) et l'âge moyen se situe autour de 35 ans. Toutes les générations sont concernées, de 10 ans pour le plus jeune falsificateur recensé, à 91 ans pour le plus âgé, selon l'enquête. Enfin, le patient est connu de l'officine dans moins de 10 % des cas.

    Cas extrêmes

    Bien conscients qu'ils ne parviendront pas à flouer le même officinal à plusieurs reprises, les auteurs d'ordonnances falsifiées écument les pharmacies, parfois pendant des années. Placée en garde à vue, une femme de 31 ans originaire du Nord avait ainsi récupéré illégalement plus de mille boîtes d'antalgiques et de somnifères pendant cinq ans. Le nombre de comprimés d'alprazolam, de tramadol et de zolpidem retrouvés chez cette dernière a levé tout doute sur la possibilité d'une consommation personnelle. À Beaucaire, dans le Gard, 251 fausses ordonnances médicales ont été retrouvées chez un homme de 64 ans, qui, depuis son ordinateur personnel, rédigeait de fausses prescriptions afin d'obtenir, selon ses dires, des somnifères pour son épouse. Usurpant, pendant quatre ans, le nom d'un seul et même généraliste, le sexagénaire a été inculpé par le tribunal correctionnel de Tarascon pour « escroquerie à la CPAM, faux et usage de faux » et attend aujourd'hui son procès. Condamnée à huit mois de prison avec sursis et à une obligation de se soigner, une femme vivant à Lorient, dans le Morbihan, a volé des ordonnances, les a photocopiées et a modifié les posologies pour obtenir un somnifère auquel elle était dépendante. Les ordonnances sécurisées nécessaires pour obtenir ce médicament n'auront pas empêché la trentenaire, qui utilisait plusieurs identités, de flouer quatre praticiens du département pendant deux ans avant que des pharmaciens vigilants ne finissent par donner l'alerte.

    Une pratique « normale » aux yeux de certains patients

    S'ils ne s'inquiètent pas d'éventuels risques iatrogéniques, une possible condamnation judiciaire donne tout de même quelques sueurs froides à certains usurpateurs, qui n'hésitent pas à se servir des forums de discussion sur Internet pour trouver conseil. « J'ai été pris hier en " flag " chez le pharmacien après lui avoir envoyé, via une application, une fausse ordonnance pour du Dafalgan codéine. J'en ai fait à peu près une vingtaine, je ne sais pas si le médecin ou le pharmacien va porter plainte… », raconte ainsi un utilisateur du site « PsychoActif ». Selon cet internaute, c'est l'addiction à ce médicament combinée aux nouvelles règles en vigueur qui l'a poussé à commettre ce délit. Certains utilisateurs lui préconisent d'aller discuter avec le médecin afin d'obtenir sa clémence.

    Considérée comme une fraude à la Sécurité sociale, la falsification d'ordonnance peut être très sévèrement punie par la loi. Si un particulier peut écoper d'une amende de 5 000 euros en cas de fraude avérée, une escroquerie manifeste (si l'ordonnance est créée de toutes pièces par exemple) peut, elle, être passible d'une amende de 375 000 euros et d'une peine de 5 ans d'emprisonnement, comme le précise l'article 313-1 du Code pénal.

    Comment reconnaître ?

    En France, l'application Alerte Pro Santé propose un service dédié aux vols d'ordonnances. Alimentée en continu par les signalements réalisés par les prescripteurs victimes de vols, la plateforme Alerte Pro Santé est en mesure d'adresser des alertes régionalisées aux pharmaciens susceptibles de se voir présenter ces « prescriptions maison ». Un dispositif dont l'efficacité dépend bien sûr de l'adhésion des professionnels de santé. À défaut, pour ne pas être dupe, quelques indices évocateurs suffisent à trahir les intentions douteuses : confusion ou nervosité devant le comptoir, présence sur l'ordonnance du tampon d'une autre pharmacie ou encore refus de présenter la carte Vitale.

    Source : Le Quotidien du Pharmacien n°3548
    Un article de Pascal MARIE

    Les signalements d'ordonnances falsifiées ne cessent d'augmenter d'année en année. En 2018, ce sont les spécialités codéinées qui sont le plus souvent citées, devançant tramadol, prégabaline et zolpidem.
    Qu'ils se retrouvent face à des patients devenus accros ou à de véritables trafiquants, les pharmaciens se trouvent de plus en plus souvent confrontés à des prescriptions suspectes.

    En 2018, 1 950 ordonnances falsifiées ont été recensées par l'enquête OSIAP (Ordonnances suspectes indicateurs d'abus possible), menée par le Centre d'évaluation et d'information de la pharmacodépendance (CIEP). Un chiffre nettement supérieur à celui enregistré l'année précédente (1 290) et qui montre une nouvelle fois que le nombre de signalements ne cesse d'augmenter (seulement 756 cas avaient été comptabilisés en 2013). Mais qui est, sans aucun doute, bien en-deçà de la réalité. En tout, 3 340 médicaments ont été cités soit, dans le détail, 278 substances et 395 spécialités différentes. Sur la plus haute marche du podium depuis plusieurs années, le zolpidem a été détrôné par la codéine, antitussive et en association au paracétamol, qui représente à elle seule près de 30 % des cas recensés. Zolpidem, qui concentrait près d'un quart des signalements en 2017, n'est plus que 5e un an plus tard (8,6 % des signalements), devancé par la codéine donc, mais aussi par le tramadol (12,2 %) et la prégabaline (11,9 %). Depuis l'arrêté du 12 juillet 2017, 380 cas d'ordonnances falsifiées concernant les produits codéinés ont été enregistrés, contre seulement 20 avant le listage de ces spécialités. Une décision législative qui a entraîné une baisse de leur consommation mais qui a, semble-t-il, poussé dans le même temps de plus en plus de personnes à falsifier des ordonnances afin d'en obtenir.

    Des ordonnances souvent indétectables

    Le CIEP recueille deux fois par an, en mai et en novembre, les ordonnances suspectes identifiées par les officinaux. Ces « périodes d'enquête » sont menées via un questionnaire qui permet de déterminer les « caractéristiques démographiques, les médicaments concernés et les critères de suspicion de l'ordonnance ». À ces chiffres sont ensuite ajoutés ceux enregistrés tout au long de l'année. Des résultats particulièrement intéressants à connaître lorsqu'on se trouve derrière le comptoir, surtout à l'heure où les ordonnances « électroniques » prennent peu à peu le pas sur les prescriptions rédigées à la main. Toutefois, débusquer un patient malhonnête muni d'une ordonnance falsifiée est bien souvent mission impossible. Une « bonne » fausse ordonnance est même indétectable, comme le concède le CIEP. Entre les personnes devenues accros à certains médicaments et celles animées par le désir d'alimenter un véritable trafic, les profils des « suspects » sont aussi divers que variés. Toujours selon l'enquête OSIAP, les demandeurs sont le plus souvent des hommes (60 %) et l'âge moyen se situe autour de 35 ans. Toutes les générations sont concernées, de 10 ans pour le plus jeune falsificateur recensé, à 91 ans pour le plus âgé, selon l'enquête. Enfin, le patient est connu de l'officine dans moins de 10 % des cas.

    Cas extrêmes

    Bien conscients qu'ils ne parviendront pas à flouer le même officinal à plusieurs reprises, les auteurs d'ordonnances falsifiées écument les pharmacies, parfois pendant des années. Placée en garde à vue, une femme de 31 ans originaire du Nord avait ainsi récupéré illégalement plus de mille boîtes d'antalgiques et de somnifères pendant cinq ans. Le nombre de comprimés d'alprazolam, de tramadol et de zolpidem retrouvés chez cette dernière a levé tout doute sur la possibilité d'une consommation personnelle. À Beaucaire, dans le Gard, 251 fausses ordonnances médicales ont été retrouvées chez un homme de 64 ans, qui, depuis son ordinateur personnel, rédigeait de fausses prescriptions afin d'obtenir, selon ses dires, des somnifères pour son épouse. Usurpant, pendant quatre ans, le nom d'un seul et même généraliste, le sexagénaire a été inculpé par le tribunal correctionnel de Tarascon pour « escroquerie à la CPAM, faux et usage de faux » et attend aujourd'hui son procès. Condamnée à huit mois de prison avec sursis et à une obligation de se soigner, une femme vivant à Lorient, dans le Morbihan, a volé des ordonnances, les a photocopiées et a modifié les posologies pour obtenir un somnifère auquel elle était dépendante. Les ordonnances sécurisées nécessaires pour obtenir ce médicament n'auront pas empêché la trentenaire, qui utilisait plusieurs identités, de flouer quatre praticiens du département pendant deux ans avant que des pharmaciens vigilants ne finissent par donner l'alerte.

    Une pratique « normale » aux yeux de certains patients

    S'ils ne s'inquiètent pas d'éventuels risques iatrogéniques, une possible condamnation judiciaire donne tout de même quelques sueurs froides à certains usurpateurs, qui n'hésitent pas à se servir des forums de discussion sur Internet pour trouver conseil. « J'ai été pris hier en " flag " chez le pharmacien après lui avoir envoyé, via une application, une fausse ordonnance pour du Dafalgan codéine. J'en ai fait à peu près une vingtaine, je ne sais pas si le médecin ou le pharmacien va porter plainte… », raconte ainsi un utilisateur du site « PsychoActif ». Selon cet internaute, c'est l'addiction à ce médicament combinée aux nouvelles règles en vigueur qui l'a poussé à commettre ce délit. Certains utilisateurs lui préconisent d'aller discuter avec le médecin afin d'obtenir sa clémence.

    Considérée comme une fraude à la Sécurité sociale, la falsification d'ordonnance peut être très sévèrement punie par la loi. Si un particulier peut écoper d'une amende de 5 000 euros en cas de fraude avérée, une escroquerie manifeste (si l'ordonnance est créée de toutes pièces par exemple) peut, elle, être passible d'une amende de 375 000 euros et d'une peine de 5 ans d'emprisonnement, comme le précise l'article 313-1 du Code pénal.

    Comment reconnaître ?

    En France, l'application Alerte Pro Santé propose un service dédié aux vols d'ordonnances. Alimentée en continu par les signalements réalisés par les prescripteurs victimes de vols, la plateforme Alerte Pro Santé est en mesure d'adresser des alertes régionalisées aux pharmaciens susceptibles de se voir présenter ces « prescriptions maison ». Un dispositif dont l'efficacité dépend bien sûr de l'adhésion des professionnels de santé. À défaut, pour ne pas être dupe, quelques indices évocateurs suffisent à trahir les intentions douteuses : confusion ou nervosité devant le comptoir, présence sur l'ordonnance du tampon d'une autre pharmacie ou encore refus de présenter la carte Vitale.

    Source : Le Quotidien du Pharmacien n°3548
    Un article de Pascal MARIE

    Publié le 03/11/2019
  • Coup de frein sur le libre accès
    Actualité

    L’offre antalgique pourrait disparaître du rayon libre accès en janvier 2020. C’est en tout cas le vœu de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) qui vient d’engager une procédure dans ce sens.

    Le but ? Lutter contre le mésusage et ses graves conséquences en replaçant le paracétamol, l’ibuprofène et l’aspirine derrière le comptoir.

    Après l’ajout du message « surdosage = danger » sur les boîtes de paracétamol décidé en juillet dernier, l’ANSM souhaite mettre en place une nouvelle mesure de protection des utilisateurs d’antalgiques sans ordonnance.
    Concrètement, cela revient à sortir les spécialités contenant du paracétamol, de l’ibuprofène ou de l’acide acétylsalicylique – seuls ou en association – de l’espace libre accès.
    Une manière, selon l’Agence, de « renforcer le rôle de conseil du pharmacien ».
    Sur les 484 spécialités de la liste de médicaments autorisés en libre accès, 36 contiennent du paracétamol et 46 un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) soit 82 présentations concernées par cette mesure ; et 17 % du panier en libre accès.

    « Cette mesure s’inscrit dans la continuité des actions menées par l’ANSM pour renforcer le bon usage de ces médicaments qui sont très consommés en France, disponibles sans ordonnance, mais souvent banalisés au point que certains utilisateurs oublient qu’il s’agit bien de médicaments.
    Nous voulons modifier cette perception des patients actuellement majorée par leur présence en libre accès », explique le Dr Philippe Vella, directeur des médicaments en antalgie de l’ANSM.
    Une proposition et une justification soutenues par Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) car, souligne-t-il, « en dépit des conseils donnés par le pharmacien, ces spécialités pharmaceutiques peuvent être perçues par les patients comme des produits de consommation courante parce qu’elles leur sont directement accessibles ».

    Au cas par cas

    L’agence rappelle que si ces médicaments sont sûrs et efficaces lorsqu’ils sont correctement utilisés, ils deviennent dangereux en cas de mésusage. Le paracétamol, connu pour ses risques hépatiques, reste la première cause de greffe du foie d’origine médicamenteuse, tandis que les AINS peuvent entraîner de graves complications infectieuses ou rénales et sont fœtotoxiques à partir du 6e mois de grossesse.

    Instauré le 1er juillet 2008, le libre accès en officine est pourtant assorti d’un certain nombre de garde-fous visant à assurer le bon usage des médicaments.
    Mais l’agence pense qu’il est nécessaire d’aller plus loin. « Face à un patient qui arrive au comptoir avec la boîte d’antalgiques choisie en libre accès, le pharmacien pourrait se limiter à rappeler les règles de bon usage sans remettre en cause le choix de l’antalgique. Lorsque la demande d’antalgique est réalisée au comptoir, il est plus évident pour le pharmacien de vérifier que cette demande du patient correspond à son besoin. Certains mésusages courants pourraient ainsi être évités, comme l’utilisation de paracétamol pour soigner une gueule de bois ou d'ibuprofène au lieu de paracétamol en première intention pour une douleur légère à modérée », souligne le Dr Philippe Vella.
    Pour autant, l’ANSM ne remet pas en cause le principe même du libre accès.

    Phase contradictoire

    « Rappelons que pour qu’un médicament figure dans la liste « libre accès », le laboratoire doit nous envoyer une demande que nous analysons avant d’autoriser ou non la spécialité en libre accès. Rappelons également que les pharmaciens ont la liberté de positionner ces médicaments devant ou derrière le comptoir », précise le Dr Philippe Vella.
    Selon les derniers chiffres connus de l’AFIPA* datant de son baromètre 2014, 72 % des officines ont mis en place un rayon libre accès. Mais d’après le président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), Gilles Bonnefond, ce chiffre n'atteindrait pas 50 %.

    Pour mener à bien ce projet, l’ANSM a rencontré en amont les représentants ordinaux des pharmaciens et les représentants syndicaux des médecins et des officinaux, qui se sont montrés plutôt « favorables, voire très favorables » à cette idée.
    Les industriels de leur côté, « ne nous ont pas fait part d’une opposition à ce stade ». L’agence a initié fin septembre la phase contradictoire en envoyant un courrier à la vingtaine de laboratoires proposant des spécialités contenant un AINS disponibles en libre accès et à la quinzaine de ceux dont les spécialités devant le comptoir comprennent du paracétamol.
    Ils ont un mois pour transmettre leurs remarques, que l’Agence promet de prendre en compte.
    Pour l’AFIPA, qui estime que le projet « représente un véritable retour en arrière après une dizaine d’années de coconstruction du libre accès », les jeux sont déjà faits (voir ci-dessous).

    Un très bon signal

    L’ANSM ne cache pas son souhait de voir cette mesure en place dès janvier prochain puisqu’elle n’a pas d’impact industriel en termes de fabrication, « contrairement à l’instauration du message « surdosage = danger » sur les boîtes de paracétamol qui implique un réétiquetage selon des normes précises et un écoulement des stocks ».
    En outre, souligne le Dr Philippe Vella, ces médicaments restent disponibles sans ordonnance. « Nous comptons sur le pharmacien pour qu’il joue pleinement son rôle, notamment dans la délivrance de messages de bon usage du médicament de façon à ce qu’il soit utilisé à bon escient. »

    Une confiance renouvelée appréciée par les syndicats. « La FSPF se félicite que l’ANSM reconnaisse le rôle des pharmaciens d’officine dans la sécurisation de la dispensation de ces médicaments », indique Philippe Besset.
    De son côté, Gilles Bonnefond salue la « position courageuse de l’ANSM » et se félicite que certaines dérives constatées chez des confrères soient amenées à disparaître. « Les promos sur le paracétamol ou l’ibuprofène, la pyramide de paracétamol au milieu de la pharmacie, tout cela, c’est fini. Pour certains, le rayon libre accès était devenu un rayon discount.
    Or c’est un autre métier que celui de la santé. L’USPO défend depuis des années un parcours de soins en opposition avec un parcours de consommation, la décision de l’ANSM est donc un très bon signal. »
    Mais le président de l’USPO espère que l’Agence ne s’arrêtera pas en si bon chemin.
    Son vœu ? Qu’elle se penche sur la vente de ces mêmes spécialités sur Internet. « À un moment il avait été envisagé de ne permettre la vente en ligne que pour les médicaments figurant sur la liste du libre accès, se souvient Gilles Bonnefond. L’idée mérite d'être creusée. »

    * Association française de l’industrie pharmaceutique pour une automédication responsable.

    Article de Mélanie Maziere
    Source : Le Quotidien du Pharmacien n°3546

    L’offre antalgique pourrait disparaître du rayon libre accès en janvier 2020. C’est en tout cas le vœu de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) qui vient d’engager une procédure dans ce sens.

    Le but ? Lutter contre le mésusage et ses graves conséquences en replaçant le paracétamol, l’ibuprofène et l’aspirine derrière le comptoir.

    Après l’ajout du message « surdosage = danger » sur les boîtes de paracétamol décidé en juillet dernier, l’ANSM souhaite mettre en place une nouvelle mesure de protection des utilisateurs d’antalgiques sans ordonnance.
    Concrètement, cela revient à sortir les spécialités contenant du paracétamol, de l’ibuprofène ou de l’acide acétylsalicylique – seuls ou en association – de l’espace libre accès.
    Une manière, selon l’Agence, de « renforcer le rôle de conseil du pharmacien ».
    Sur les 484 spécialités de la liste de médicaments autorisés en libre accès, 36 contiennent du paracétamol et 46 un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) soit 82 présentations concernées par cette mesure ; et 17 % du panier en libre accès.

    « Cette mesure s’inscrit dans la continuité des actions menées par l’ANSM pour renforcer le bon usage de ces médicaments qui sont très consommés en France, disponibles sans ordonnance, mais souvent banalisés au point que certains utilisateurs oublient qu’il s’agit bien de médicaments.
    Nous voulons modifier cette perception des patients actuellement majorée par leur présence en libre accès », explique le Dr Philippe Vella, directeur des médicaments en antalgie de l’ANSM.
    Une proposition et une justification soutenues par Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) car, souligne-t-il, « en dépit des conseils donnés par le pharmacien, ces spécialités pharmaceutiques peuvent être perçues par les patients comme des produits de consommation courante parce qu’elles leur sont directement accessibles ».

    Au cas par cas

    L’agence rappelle que si ces médicaments sont sûrs et efficaces lorsqu’ils sont correctement utilisés, ils deviennent dangereux en cas de mésusage. Le paracétamol, connu pour ses risques hépatiques, reste la première cause de greffe du foie d’origine médicamenteuse, tandis que les AINS peuvent entraîner de graves complications infectieuses ou rénales et sont fœtotoxiques à partir du 6e mois de grossesse.

    Instauré le 1er juillet 2008, le libre accès en officine est pourtant assorti d’un certain nombre de garde-fous visant à assurer le bon usage des médicaments.
    Mais l’agence pense qu’il est nécessaire d’aller plus loin. « Face à un patient qui arrive au comptoir avec la boîte d’antalgiques choisie en libre accès, le pharmacien pourrait se limiter à rappeler les règles de bon usage sans remettre en cause le choix de l’antalgique. Lorsque la demande d’antalgique est réalisée au comptoir, il est plus évident pour le pharmacien de vérifier que cette demande du patient correspond à son besoin. Certains mésusages courants pourraient ainsi être évités, comme l’utilisation de paracétamol pour soigner une gueule de bois ou d'ibuprofène au lieu de paracétamol en première intention pour une douleur légère à modérée », souligne le Dr Philippe Vella.
    Pour autant, l’ANSM ne remet pas en cause le principe même du libre accès.

    Phase contradictoire

    « Rappelons que pour qu’un médicament figure dans la liste « libre accès », le laboratoire doit nous envoyer une demande que nous analysons avant d’autoriser ou non la spécialité en libre accès. Rappelons également que les pharmaciens ont la liberté de positionner ces médicaments devant ou derrière le comptoir », précise le Dr Philippe Vella.
    Selon les derniers chiffres connus de l’AFIPA* datant de son baromètre 2014, 72 % des officines ont mis en place un rayon libre accès. Mais d’après le président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), Gilles Bonnefond, ce chiffre n'atteindrait pas 50 %.

    Pour mener à bien ce projet, l’ANSM a rencontré en amont les représentants ordinaux des pharmaciens et les représentants syndicaux des médecins et des officinaux, qui se sont montrés plutôt « favorables, voire très favorables » à cette idée.
    Les industriels de leur côté, « ne nous ont pas fait part d’une opposition à ce stade ». L’agence a initié fin septembre la phase contradictoire en envoyant un courrier à la vingtaine de laboratoires proposant des spécialités contenant un AINS disponibles en libre accès et à la quinzaine de ceux dont les spécialités devant le comptoir comprennent du paracétamol.
    Ils ont un mois pour transmettre leurs remarques, que l’Agence promet de prendre en compte.
    Pour l’AFIPA, qui estime que le projet « représente un véritable retour en arrière après une dizaine d’années de coconstruction du libre accès », les jeux sont déjà faits (voir ci-dessous).

    Un très bon signal

    L’ANSM ne cache pas son souhait de voir cette mesure en place dès janvier prochain puisqu’elle n’a pas d’impact industriel en termes de fabrication, « contrairement à l’instauration du message « surdosage = danger » sur les boîtes de paracétamol qui implique un réétiquetage selon des normes précises et un écoulement des stocks ».
    En outre, souligne le Dr Philippe Vella, ces médicaments restent disponibles sans ordonnance. « Nous comptons sur le pharmacien pour qu’il joue pleinement son rôle, notamment dans la délivrance de messages de bon usage du médicament de façon à ce qu’il soit utilisé à bon escient. »

    Une confiance renouvelée appréciée par les syndicats. « La FSPF se félicite que l’ANSM reconnaisse le rôle des pharmaciens d’officine dans la sécurisation de la dispensation de ces médicaments », indique Philippe Besset.
    De son côté, Gilles Bonnefond salue la « position courageuse de l’ANSM » et se félicite que certaines dérives constatées chez des confrères soient amenées à disparaître. « Les promos sur le paracétamol ou l’ibuprofène, la pyramide de paracétamol au milieu de la pharmacie, tout cela, c’est fini. Pour certains, le rayon libre accès était devenu un rayon discount.
    Or c’est un autre métier que celui de la santé. L’USPO défend depuis des années un parcours de soins en opposition avec un parcours de consommation, la décision de l’ANSM est donc un très bon signal. »
    Mais le président de l’USPO espère que l’Agence ne s’arrêtera pas en si bon chemin.
    Son vœu ? Qu’elle se penche sur la vente de ces mêmes spécialités sur Internet. « À un moment il avait été envisagé de ne permettre la vente en ligne que pour les médicaments figurant sur la liste du libre accès, se souvient Gilles Bonnefond. L’idée mérite d'être creusée. »

    * Association française de l’industrie pharmaceutique pour une automédication responsable.

    Article de Mélanie Maziere
    Source : Le Quotidien du Pharmacien n°3546

    Publié le 14/10/2019
  • Les petites pharmacies vont devoir s'adapter !
    Actualité

    Confrontées à des adversaires bien mieux armés, les petites officines souffrent en France, comme dans le reste de l'Europe. En Belgique et en Italie, notamment, l'apparition de chaînes et de « supermarchés de la santé » est un facteur aggravant pour le réseau officinal.

    Durement concurrencées par des réseaux et groupements de pharmacies de plus en plus puissants, soumises aux baisses du prix du médicament, contraintes à de lourds investissements pour pouvoir réaliser les nouvelles missions, les petites officines s'inquiètent pour leur avenir.

    Réalisée par Fiducial et l'IDRAC Business School, école de commerce présente sur neuf campus du pays, une étude s'est intéressée aux conditions de réussite et d'échec des pharmacies indépendantes en France, en Belgique et en Italie. Alors que dans ces trois pays, le modèle économique traditionnel des pharmacies, « est aujourd’hui en fort déclin », note le rapport, les plus fragiles d'entre elles subissent de plein fouet la restructuration du secteur. 
    Les entretiens qui ont nourri ce travail donnent un aperçu du ressenti de pharmaciens installés dans ces trois pays qui présentent des caractéristiques différentes, mais partagent aussi quelques points communs. 
    En France, comme chez nos voisins, l'âge d'or de la pharmacie a vécu et les « indépendants » doivent faire preuve d'une grande capacité d'initiative et d'adaptation pour espérer survivre.

    En Belgique : résister à la guerre des prix de Médi-Market

    Depuis deux décennies, la Belgique perd, chaque année, entre trente et cinquante officines. Une tendance de fond qui s'est accélérée sur la période récente, marquée par l'avènement, en 2009, de Médi-Market, le premier « supermarché de la santé ».
    Tablettes tactiles en libre accès pour offrir aux patients des informations sur les traitements, machines capables de réaliser en quinze minutes un test de peau pour diagnostiquer le vieillissement cutané́ et les soins acnéiques, possibilité de s’entretenir gratuitement, en officine, avec des diététiciens, des esthéticiens, ou encore des naturopathes…
    Difficile de rivaliser avec une entreprise à la palette de services aussi large et qui mène une guerre des prix insoutenable pour des officinaux indépendants.
    Surtout dans le pays qui dispose du réseau le plus dense de l’Union européenne, après la Grèce, avec près de 5 000 officines pour environ 11 millions d'habitants.

    Les pouvoirs publics belges ont donc décidé, via un moratoire reconduit jusqu'à cette année, de « stabiliser le nombre maximum d'officines autorisées, pour limiter le nombre de concurrents ».
    Un an après l'arrivée de Médi-Market, les autorités du plat pays avaient déjà choisi de « forfaitiser » la marge du pharmacien sur les médicaments délivrés sur ordonnance.
    Rémunérés depuis 2013 pour certains actes de conseil et de suivi, les pharmaciens indépendants belges s'estiment tout de même « en danger ».
    De plus, comme le déplore l'étude, « leurs stratégies pour résister ne relèvent pas d’une action collective », notamment à grande échelle.
    Toutefois, lorsque la concurrence est « mesurée », et surtout si aucun Médi-Market ne se trouve aux alentours, certains indépendants parviennent à dégager des bénéfices, parfois « exceptionnels ». Une preuve que le modèle, encore ultra-majoritaire en Belgique, n'est pas totalement mort, même si la réussite passe par « des économies d'échelle » et requiert une « augmentation du volume d'activité ». Comme beaucoup de leurs confrères français, les indépendants belges tentent aussi de développer des stratégies pour attirer de nouveaux patients, en s'appuyant notamment sur la qualité du conseil et un suivi individualisé.

    En Italie : des subventions pour les pharmacies rurales

    Longtemps dominé par un modèle familial, le secteur de la pharmacie d'officine italien a vu sa situation concurrentielle se détériorer « considérablement » depuis le début des années 2000.
    Alors que 10 % des pharmacies transalpines sont détenues par les communes, plusieurs grandes villes, essentiellement dans le nord du pays, ont « cédé une partie majoritaire du capital à des sociétés privées spécialisées », note le rapport.
    Phoenix, LloydsPharma ou Celesio rassemblent parfois jusqu'à 90 officines et ne sont pas les seules structures contre lesquelles les indépendants doivent lutter.
    Les pharmacies hospitalières du pays sont autorisées depuis plusieurs années déjà, à vendre au grand public des médicaments sur prescription, en profitant d'un abattement de 50 % qui leur permet de mettre en place des politiques tarifaires difficiles à contrer.

    À cela, est venue s'ajouter la possibilité pour des grandes surfaces et des boutiques spécialisées de proposer des médicaments en vente libre, des produits parapharmaceutiques et même certaines spécialités de prescription médicale obligatoire non remboursables.
    Les régions ont aussi la possibilité d'acheter « directement aux fabricants certains médicaments, souvent les plus coûteux ». Dans ce cas, les pharmacies d'officine, qui ont la charge de les distribuer aux citoyens, ne jouent plus alors « qu'un rôle d'intermédiaires et ne touchent plus que quelques euros par médicament vendu ».
    Sans surprise, tous ces changements ont fait baisser « de manière significative » le chiffre d'affaires de nombreux indépendants.
    Comme l'anticipe l'étude, toutes ces mutations vont « bouleverser le paysage pharmaceutique italien », avec sans doute l'arrivée de nouveaux investisseurs, peut-être issus de la grande distribution.
    En attendant, pour permettre à des territoires isolés de ne pas se retrouver dépourvus d'officine, des subventions pouvant atteindre 20000 euros chaque année sont accordées par les pouvoirs publics régionaux à certaines pharmacies si leur chiffre d'affaires n'atteint pas un certain seuil.
    Une mise sous perfusion déjà suggérée par la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) pour les officines les plus fragilisées de l'Hexagon


    Source : Le Quotidien du Pharmacien n°3545

    Confrontées à des adversaires bien mieux armés, les petites officines souffrent en France, comme dans le reste de l'Europe. En Belgique et en Italie, notamment, l'apparition de chaînes et de « supermarchés de la santé » est un facteur aggravant pour le réseau officinal.

    Durement concurrencées par des réseaux et groupements de pharmacies de plus en plus puissants, soumises aux baisses du prix du médicament, contraintes à de lourds investissements pour pouvoir réaliser les nouvelles missions, les petites officines s'inquiètent pour leur avenir.

    Réalisée par Fiducial et l'IDRAC Business School, école de commerce présente sur neuf campus du pays, une étude s'est intéressée aux conditions de réussite et d'échec des pharmacies indépendantes en France, en Belgique et en Italie. Alors que dans ces trois pays, le modèle économique traditionnel des pharmacies, « est aujourd’hui en fort déclin », note le rapport, les plus fragiles d'entre elles subissent de plein fouet la restructuration du secteur. 
    Les entretiens qui ont nourri ce travail donnent un aperçu du ressenti de pharmaciens installés dans ces trois pays qui présentent des caractéristiques différentes, mais partagent aussi quelques points communs. 
    En France, comme chez nos voisins, l'âge d'or de la pharmacie a vécu et les « indépendants » doivent faire preuve d'une grande capacité d'initiative et d'adaptation pour espérer survivre.

    En Belgique : résister à la guerre des prix de Médi-Market

    Depuis deux décennies, la Belgique perd, chaque année, entre trente et cinquante officines. Une tendance de fond qui s'est accélérée sur la période récente, marquée par l'avènement, en 2009, de Médi-Market, le premier « supermarché de la santé ».
    Tablettes tactiles en libre accès pour offrir aux patients des informations sur les traitements, machines capables de réaliser en quinze minutes un test de peau pour diagnostiquer le vieillissement cutané́ et les soins acnéiques, possibilité de s’entretenir gratuitement, en officine, avec des diététiciens, des esthéticiens, ou encore des naturopathes…
    Difficile de rivaliser avec une entreprise à la palette de services aussi large et qui mène une guerre des prix insoutenable pour des officinaux indépendants.
    Surtout dans le pays qui dispose du réseau le plus dense de l’Union européenne, après la Grèce, avec près de 5 000 officines pour environ 11 millions d'habitants.

    Les pouvoirs publics belges ont donc décidé, via un moratoire reconduit jusqu'à cette année, de « stabiliser le nombre maximum d'officines autorisées, pour limiter le nombre de concurrents ».
    Un an après l'arrivée de Médi-Market, les autorités du plat pays avaient déjà choisi de « forfaitiser » la marge du pharmacien sur les médicaments délivrés sur ordonnance.
    Rémunérés depuis 2013 pour certains actes de conseil et de suivi, les pharmaciens indépendants belges s'estiment tout de même « en danger ».
    De plus, comme le déplore l'étude, « leurs stratégies pour résister ne relèvent pas d’une action collective », notamment à grande échelle.
    Toutefois, lorsque la concurrence est « mesurée », et surtout si aucun Médi-Market ne se trouve aux alentours, certains indépendants parviennent à dégager des bénéfices, parfois « exceptionnels ». Une preuve que le modèle, encore ultra-majoritaire en Belgique, n'est pas totalement mort, même si la réussite passe par « des économies d'échelle » et requiert une « augmentation du volume d'activité ». Comme beaucoup de leurs confrères français, les indépendants belges tentent aussi de développer des stratégies pour attirer de nouveaux patients, en s'appuyant notamment sur la qualité du conseil et un suivi individualisé.

    En Italie : des subventions pour les pharmacies rurales

    Longtemps dominé par un modèle familial, le secteur de la pharmacie d'officine italien a vu sa situation concurrentielle se détériorer « considérablement » depuis le début des années 2000.
    Alors que 10 % des pharmacies transalpines sont détenues par les communes, plusieurs grandes villes, essentiellement dans le nord du pays, ont « cédé une partie majoritaire du capital à des sociétés privées spécialisées », note le rapport.
    Phoenix, LloydsPharma ou Celesio rassemblent parfois jusqu'à 90 officines et ne sont pas les seules structures contre lesquelles les indépendants doivent lutter.
    Les pharmacies hospitalières du pays sont autorisées depuis plusieurs années déjà, à vendre au grand public des médicaments sur prescription, en profitant d'un abattement de 50 % qui leur permet de mettre en place des politiques tarifaires difficiles à contrer.

    À cela, est venue s'ajouter la possibilité pour des grandes surfaces et des boutiques spécialisées de proposer des médicaments en vente libre, des produits parapharmaceutiques et même certaines spécialités de prescription médicale obligatoire non remboursables.
    Les régions ont aussi la possibilité d'acheter « directement aux fabricants certains médicaments, souvent les plus coûteux ». Dans ce cas, les pharmacies d'officine, qui ont la charge de les distribuer aux citoyens, ne jouent plus alors « qu'un rôle d'intermédiaires et ne touchent plus que quelques euros par médicament vendu ».
    Sans surprise, tous ces changements ont fait baisser « de manière significative » le chiffre d'affaires de nombreux indépendants.
    Comme l'anticipe l'étude, toutes ces mutations vont « bouleverser le paysage pharmaceutique italien », avec sans doute l'arrivée de nouveaux investisseurs, peut-être issus de la grande distribution.
    En attendant, pour permettre à des territoires isolés de ne pas se retrouver dépourvus d'officine, des subventions pouvant atteindre 20000 euros chaque année sont accordées par les pouvoirs publics régionaux à certaines pharmacies si leur chiffre d'affaires n'atteint pas un certain seuil.
    Une mise sous perfusion déjà suggérée par la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) pour les officines les plus fragilisées de l'Hexagon


    Source : Le Quotidien du Pharmacien n°3545

    Publié le 11/10/2019
  • Les LGO s'adaptent-il aux évolutions ?
    Actualité

    Compagnons de l’officine depuis la mise en place du système SESAM-Vitale en 1998, les logiciels de gestion d’officine (LGO) sont devenus au fil des années un élément clé de l’outil informatique du pharmacien officinal. Un statut qui implique de s’adapter, en permanence, aux évolutions du métier pour couvrir au mieux les besoins du pharmacien et de l’équipe.

    Depuis le traitement de la facturation et de la télétransmission des ordonnances, les LGO ont petit à petit étendu leurs fonctionnalités pour fournir un support technique au pharmacien sur toutes les composantes de son métier.
    Gain de temps, sécurisation de la délivrance, traçabilité… en constituent les principaux objectifs et les besoins ne cessent d’augmenter avec la transformation du métier et les évolutions réglementaires.

    DOSSIER MÉDICAL PARTAGÉ ET DOSSIER PHARMACEUTIQUE

    Mis en place en 2007, le dossier pharmaceutique (DP) a constitué une petite révolution. Aujourd’hui, tous les logiciels de gestion proposent sa création et sa consultation et 99,9 % des officines y sont raccordées.
    Mais le DP évolue en proposant de nouveaux services pour sécuriser la chaîne du médicament : « DP-Ruptures » pour la ­gestion des ruptures d’approvisionnement, « DP-Alertes » pour les alertes sanitaires, « DP-Rappels » pour les rappels et retraits de lots de ­médicaments, « DP-Suivi sanitaire » pour contribuer au suivi de la situation sanitaire de la France… et tous les logiciels ne permettent pas encore d’y accéder. De même, la nouvelle fonctionnalité

    « Rappels et blocages », disponible depuis la fin du mois de novembre (2018), est encore très peu intégrée dans les LGO. Cette fonctionnalité bloque la dispensation de produits issus d’un lot rappelé, dès lors que la boîte est scannée en officine.

    Par ailleurs, en tant qu’acteurs de proximité et tiers de confiance, les pharmaciens sont appelés à jouer un rôle majeur pour assurer le déploiement du dossier médical partagé (DMP) et sont vivement encouragés à le créer avec leurs patients. Parmi les DMP déjà ouverts, près de 40 % l’ont été en pharmacie, 39 % par les patients eux-mêmes et 18 % dans les Caisses primaires d’Assurance maladie (CPAM). En pratique, les officinaux peuvent utiliser, pour créer un DMP, le lecteur de carte vitale Kap&Link® (groupe Pharmagest) ou directement leur LGO comme chez Smart RX par exemple.
    Pour ceux, de moins en moins nombreux, qui ne disposent pas de cet accès, la création du DMP peut être réalisée directement sur le site Internet du gouvernement : www.dmp.gouv.fr.

    Mais, l’avenir du DMP ne se limite pas à son ouverture et de nombreuses questions pratiques et technologiques devront être résolues afin qu’il puisse assurer pleinement sa mission de carnet de santé numérique : accessibilité au pharmacien ? Lien entre DP et DMP ?…

    DONNÉES DE SANTÉ, QUEL CIRCUIT ? QUELLES GARANTIES ?

    La production de données et leur circulation ont ­beaucoup augmenté en officine ces dernières années, et la tendance ne devrait que s’amplifier dans le futur.
    Le pharmacien titulaire est le responsable de ces données et il doit pouvoir en garantir la protection.
    En pratique, l’éditeur de logiciel n’est pas, à proprement parler, concerné puisqu’il ne traite pas les données ; en revanche, l’hébergeur, qui en assure le stockage, doit être agréé ou certifié.

    Les applications mobiles qui se développent pour faciliter le lien pharmacien/patients par les nouveaux services qu’elles proposent (envoi ­d’ordonnances, push de notifications de prise des médicaments…) imposent aux LGO de mettre ces applications en lien avec le quotidien du pharmacien.
    Ainsi, LGPI a créé un onglet Ma Pharmacie Mobile et Smart RX MonAppliPharma. Des expérimentations sont également en cours sur la dématérialisation entre éditeurs de LGO et CPAM.

    LA SÉRIALISATION, LE GRAND CHANTIER DE 2019

    Prévu depuis 2011, ce règlement européen vise à lutter contre les médicaments falsifiés via deux dispositifs : un dispositif d’inviolabilité permettant de vérifier visuellement l’intégrité d’une boîte de médicament et un dispositif d’identification unique par boîte (code Datamatrix) pour les médicaments à prescription médicale obligatoire.
    La mise en place de ce deuxième dispositif apparaît d’une grande complexité, en ­particulier pour l’officine, puisqu’il incombera au pharmacien d’interroger, pour chaque unité délivrée, la base de données nationale répertoriant tous les identifiants déclarés par les industriels.
    Pour la France, c’est France MVO (France Medicines Verification Organisation) qui est l’organisme national de gouvernance de l’authentification des médicaments.
    Selon l’éditeur LGPI : « En tant que vice-président de la FEIMA (Fédération des éditeurs d’informatique médicale et paramédicale ambulatoire), Denis Supplisson a sollicité à plusieurs reprises France MVO et la Direction générale de la santé afin d’avoir des précisions sur le financement (développements, maintenance applicative et support), sur certains aspects fonctionnels du cahier des charges (PDA, dus, manquants, robots…) et sur le système d’authentification.
    La rencontre du 24 novembre 2018, organisée en présence des syndicats de pharmaciens, du CNOP et des principaux éditeurs dont la FEIMA, a permis d’obtenir une réponse sur le financement : c’est aux pharmaciens de supporter la charge de l’équipement logiciel et matériel. Concernant les autres points, nous attendons désormais des précisions du ministère ».

    Faute de définition précise, aucun cahier des charges n’a pu être à ce jour communiqué aux éditeurs de logiciels qui ne peuvent, par conséquent, démarrer les travaux de développement et d’intégration. Et les prévisions les plus optimistes envisagent un déploiement fin 2019.

    Lire cet article directement sur le site du Quotidien du Pharmacien

    Compagnons de l’officine depuis la mise en place du système SESAM-Vitale en 1998, les logiciels de gestion d’officine (LGO) sont devenus au fil des années un élément clé de l’outil informatique du pharmacien officinal. Un statut qui implique de s’adapter, en permanence, aux évolutions du métier pour couvrir au mieux les besoins du pharmacien et de l’équipe.

    Depuis le traitement de la facturation et de la télétransmission des ordonnances, les LGO ont petit à petit étendu leurs fonctionnalités pour fournir un support technique au pharmacien sur toutes les composantes de son métier.
    Gain de temps, sécurisation de la délivrance, traçabilité… en constituent les principaux objectifs et les besoins ne cessent d’augmenter avec la transformation du métier et les évolutions réglementaires.

    DOSSIER MÉDICAL PARTAGÉ ET DOSSIER PHARMACEUTIQUE

    Mis en place en 2007, le dossier pharmaceutique (DP) a constitué une petite révolution. Aujourd’hui, tous les logiciels de gestion proposent sa création et sa consultation et 99,9 % des officines y sont raccordées.
    Mais le DP évolue en proposant de nouveaux services pour sécuriser la chaîne du médicament : « DP-Ruptures » pour la ­gestion des ruptures d’approvisionnement, « DP-Alertes » pour les alertes sanitaires, « DP-Rappels » pour les rappels et retraits de lots de ­médicaments, « DP-Suivi sanitaire » pour contribuer au suivi de la situation sanitaire de la France… et tous les logiciels ne permettent pas encore d’y accéder. De même, la nouvelle fonctionnalité

    « Rappels et blocages », disponible depuis la fin du mois de novembre (2018), est encore très peu intégrée dans les LGO. Cette fonctionnalité bloque la dispensation de produits issus d’un lot rappelé, dès lors que la boîte est scannée en officine.

    Par ailleurs, en tant qu’acteurs de proximité et tiers de confiance, les pharmaciens sont appelés à jouer un rôle majeur pour assurer le déploiement du dossier médical partagé (DMP) et sont vivement encouragés à le créer avec leurs patients. Parmi les DMP déjà ouverts, près de 40 % l’ont été en pharmacie, 39 % par les patients eux-mêmes et 18 % dans les Caisses primaires d’Assurance maladie (CPAM). En pratique, les officinaux peuvent utiliser, pour créer un DMP, le lecteur de carte vitale Kap&Link® (groupe Pharmagest) ou directement leur LGO comme chez Smart RX par exemple.
    Pour ceux, de moins en moins nombreux, qui ne disposent pas de cet accès, la création du DMP peut être réalisée directement sur le site Internet du gouvernement : www.dmp.gouv.fr.

    Mais, l’avenir du DMP ne se limite pas à son ouverture et de nombreuses questions pratiques et technologiques devront être résolues afin qu’il puisse assurer pleinement sa mission de carnet de santé numérique : accessibilité au pharmacien ? Lien entre DP et DMP ?…

    DONNÉES DE SANTÉ, QUEL CIRCUIT ? QUELLES GARANTIES ?

    La production de données et leur circulation ont ­beaucoup augmenté en officine ces dernières années, et la tendance ne devrait que s’amplifier dans le futur.
    Le pharmacien titulaire est le responsable de ces données et il doit pouvoir en garantir la protection.
    En pratique, l’éditeur de logiciel n’est pas, à proprement parler, concerné puisqu’il ne traite pas les données ; en revanche, l’hébergeur, qui en assure le stockage, doit être agréé ou certifié.

    Les applications mobiles qui se développent pour faciliter le lien pharmacien/patients par les nouveaux services qu’elles proposent (envoi ­d’ordonnances, push de notifications de prise des médicaments…) imposent aux LGO de mettre ces applications en lien avec le quotidien du pharmacien.
    Ainsi, LGPI a créé un onglet Ma Pharmacie Mobile et Smart RX MonAppliPharma. Des expérimentations sont également en cours sur la dématérialisation entre éditeurs de LGO et CPAM.

    LA SÉRIALISATION, LE GRAND CHANTIER DE 2019

    Prévu depuis 2011, ce règlement européen vise à lutter contre les médicaments falsifiés via deux dispositifs : un dispositif d’inviolabilité permettant de vérifier visuellement l’intégrité d’une boîte de médicament et un dispositif d’identification unique par boîte (code Datamatrix) pour les médicaments à prescription médicale obligatoire.
    La mise en place de ce deuxième dispositif apparaît d’une grande complexité, en ­particulier pour l’officine, puisqu’il incombera au pharmacien d’interroger, pour chaque unité délivrée, la base de données nationale répertoriant tous les identifiants déclarés par les industriels.
    Pour la France, c’est France MVO (France Medicines Verification Organisation) qui est l’organisme national de gouvernance de l’authentification des médicaments.
    Selon l’éditeur LGPI : « En tant que vice-président de la FEIMA (Fédération des éditeurs d’informatique médicale et paramédicale ambulatoire), Denis Supplisson a sollicité à plusieurs reprises France MVO et la Direction générale de la santé afin d’avoir des précisions sur le financement (développements, maintenance applicative et support), sur certains aspects fonctionnels du cahier des charges (PDA, dus, manquants, robots…) et sur le système d’authentification.
    La rencontre du 24 novembre 2018, organisée en présence des syndicats de pharmaciens, du CNOP et des principaux éditeurs dont la FEIMA, a permis d’obtenir une réponse sur le financement : c’est aux pharmaciens de supporter la charge de l’équipement logiciel et matériel. Concernant les autres points, nous attendons désormais des précisions du ministère ».

    Faute de définition précise, aucun cahier des charges n’a pu être à ce jour communiqué aux éditeurs de logiciels qui ne peuvent, par conséquent, démarrer les travaux de développement et d’intégration. Et les prévisions les plus optimistes envisagent un déploiement fin 2019.

    Lire cet article directement sur le site du Quotidien du Pharmacien

    Publié le 21/09/2019
  • Fausses ordonnances : une quarantaine de pharmacies victimes dans le Nord
    Actualité

    Une trentenaire a été condamnée mardi par le tribunal de grande instance de Douai (Nord) pour s’être procuré, à l’aide de 165 fausses ordonnances, plus d’un millier de boîtes de tramadol et d’alprazolam auprès de 39 pharmacies de la région.

    La vigilance d’un pharmacien de Lallaing (Nord) a permis de lever le voile à l'automne dernier sur les agissements frauduleux de cette femme de 31 ans originaire d’une commune limitrophe. Il suspecte l’ordonnance présentée d’être un faux et prévient le médecin « prescripteur » de Sin-le-Noble qui immédiatement porte plainte. Les investigations permettent de découvrir que la jeune femme a produit pas moins de 169 ordonnances dans le but de s’approvisionner en tramadol, alprazolam et zolpidem. À noter que ces trois spécialités figurent au palmarès des médicaments les plus concernés par la falsification d'ordonnance.

    Selon les résultats de l'enquête, 1 015 boîtes dont 600 boîtes de tramadol ont ainsi été délivrées en cinq ans à la trentenaire dans au moins 39 pharmacies de Douai et de Lens. À chaque fois, les ordonnances à l’en-tête de médecins de la région mais aussi de la Meuse et de Charente-Maritime, étaient modifiées par ordinateur. Lors de sa garde à vue à la mi-mars, la jeune femme a reconnu s'être fait délivrer ces médicaments pour des amis prétendus. Elle ne présentait jamais de carte vitale et réglait en espèces, par chèque à son nom ou à l'aide de la carte bancaire de son ex-compagnon.

    La prévenue, qui s’est déclarée dépendante aux opioïdes, a été reconnue coupable de faits qualifiés d’escroquerie et condamnée à douze mois de prison avec sursis ainsi qu’à une mise à l’épreuve de deux ans avec obligation de soins.

    Source : Lequotidiendupharmacien.fr

    Lutter contre la fraude aux prestations de santé ? alerte-pro-sante.fr
    Partenaire du Quotidien du pharmacien.

    Une trentenaire a été condamnée mardi par le tribunal de grande instance de Douai (Nord) pour s’être procuré, à l’aide de 165 fausses ordonnances, plus d’un millier de boîtes de tramadol et d’alprazolam auprès de 39 pharmacies de la région.

    La vigilance d’un pharmacien de Lallaing (Nord) a permis de lever le voile à l'automne dernier sur les agissements frauduleux de cette femme de 31 ans originaire d’une commune limitrophe. Il suspecte l’ordonnance présentée d’être un faux et prévient le médecin « prescripteur » de Sin-le-Noble qui immédiatement porte plainte. Les investigations permettent de découvrir que la jeune femme a produit pas moins de 169 ordonnances dans le but de s’approvisionner en tramadol, alprazolam et zolpidem. À noter que ces trois spécialités figurent au palmarès des médicaments les plus concernés par la falsification d'ordonnance.

    Selon les résultats de l'enquête, 1 015 boîtes dont 600 boîtes de tramadol ont ainsi été délivrées en cinq ans à la trentenaire dans au moins 39 pharmacies de Douai et de Lens. À chaque fois, les ordonnances à l’en-tête de médecins de la région mais aussi de la Meuse et de Charente-Maritime, étaient modifiées par ordinateur. Lors de sa garde à vue à la mi-mars, la jeune femme a reconnu s'être fait délivrer ces médicaments pour des amis prétendus. Elle ne présentait jamais de carte vitale et réglait en espèces, par chèque à son nom ou à l'aide de la carte bancaire de son ex-compagnon.

    La prévenue, qui s’est déclarée dépendante aux opioïdes, a été reconnue coupable de faits qualifiés d’escroquerie et condamnée à douze mois de prison avec sursis ainsi qu’à une mise à l’épreuve de deux ans avec obligation de soins.

    Source : Lequotidiendupharmacien.fr

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    Publié le 02/08/2019
  • 20 % des patients allemands se font conseiller à l’officine… avant d’acheter en ligne !
    Actualité

    Selon une enquête effectuée par l’Institut de recherche sur le commerce de Cologne, 20 % des clients demandant des conseils en pharmacie sur un médicament en vente libre iraient ensuite l’acheter en ligne. Une partie d'entre eux achèterait tout de même sur place le produit conseillé, mais renouvellerait ensuite l’achat en ligne, alors qu’une autre partie, encore plus « rapace », n’achèterait même pas le produit présenté ou conseillé par le personnel de la pharmacie.

    Ces attitudes inquiètent les pharmaciens, qui soulignent qu’au-delà de la perte commerciale, elles accaparent inutilement le personnel, qui doit cesser d’autres tâches au profit de ces conseils gratuits. Selon l’enquête, effectuée par l’institut auprès de 200 pharmacies de Cologne, 97 % des pharmaciens considèrent certes que leurs patients attachent une grande importance au conseil, mais 76 % d’entre eux pensent que les clients qui n’achètent qu’une seule fois, ou pas du tout après avoir demandé un conseil, commandent ensuite le produit en ligne.

    Certains pharmaciens plaident pour la mise en place d’un conseil payant en cas d’absence d’achat, mais la solution, de toute manière difficile à mettre en place, est loin de faire l’unanimité. En revanche, 60 % des pharmaciens qui s’aperçoivent que les demandes de conseil ne seront visiblement pas suivies d’achat mettent fin à la conversation et demandent à leur personnel d’agir de même.

    Outre les OTC, les cosmétiques, les vitamines et les compléments alimentaires seraient les plus touchés par ces comportements, en forte augmentation depuis un an ou deux. À l’inverse, les patients qui viennent pour de « vrais » maux, en particuliers des douleurs, des refroidissements ou des troubles digestifs, achètent presque toujours le médicament qui leur est proposé, son utilisation ne pouvant, il est vrai, pas attendre le temps d’une livraison par la poste…

    Le Quotidien du Pharmacien n°3534

    Selon une enquête effectuée par l’Institut de recherche sur le commerce de Cologne, 20 % des clients demandant des conseils en pharmacie sur un médicament en vente libre iraient ensuite l’acheter en ligne. Une partie d'entre eux achèterait tout de même sur place le produit conseillé, mais renouvellerait ensuite l’achat en ligne, alors qu’une autre partie, encore plus « rapace », n’achèterait même pas le produit présenté ou conseillé par le personnel de la pharmacie.

    Ces attitudes inquiètent les pharmaciens, qui soulignent qu’au-delà de la perte commerciale, elles accaparent inutilement le personnel, qui doit cesser d’autres tâches au profit de ces conseils gratuits. Selon l’enquête, effectuée par l’institut auprès de 200 pharmacies de Cologne, 97 % des pharmaciens considèrent certes que leurs patients attachent une grande importance au conseil, mais 76 % d’entre eux pensent que les clients qui n’achètent qu’une seule fois, ou pas du tout après avoir demandé un conseil, commandent ensuite le produit en ligne.

    Certains pharmaciens plaident pour la mise en place d’un conseil payant en cas d’absence d’achat, mais la solution, de toute manière difficile à mettre en place, est loin de faire l’unanimité. En revanche, 60 % des pharmaciens qui s’aperçoivent que les demandes de conseil ne seront visiblement pas suivies d’achat mettent fin à la conversation et demandent à leur personnel d’agir de même.

    Outre les OTC, les cosmétiques, les vitamines et les compléments alimentaires seraient les plus touchés par ces comportements, en forte augmentation depuis un an ou deux. À l’inverse, les patients qui viennent pour de « vrais » maux, en particuliers des douleurs, des refroidissements ou des troubles digestifs, achètent presque toujours le médicament qui leur est proposé, son utilisation ne pouvant, il est vrai, pas attendre le temps d’une livraison par la poste…

    Le Quotidien du Pharmacien n°3534

    Publié le 12/07/2019
  • État des lieux : Les pharmacies en ligne en Europe
    Actualité

    En 2011, une directive européenne a obligé tous les États membres à autoriser les ventes en ligne de médicaments sans ordonnance : la directive, transposée par la France en 2012, s’y applique officiellement depuis le 2 janvier 2013.

    L’arrêt de 2003, entré dans la postérité sous le nom d’« arrêt Doc Morris » obligeait les États à accepter les ventes en ligne sans prescription depuis tous les États membres, mais les laissait libre d’autoriser ou d’interdire les ventes de prescription par ce canal. Ce principe a été repris par la directive de 2011 qui, moyennant un certain nombre de garde-fous et de règles de sécurité, laisse les États régler eux-mêmes la question des ventes de prescriptions en ligne.

    Aujourd’hui, 20 des 28 États membres de l’UE limitent les ventes en ligne aux seuls médicaments sans ordonnance, tandis que 8 acceptent aussi les ventes de prescription. Il s’agit de l’Allemagne, du Royaume-Uni, des Pays-Bas, du Danemark, de la Suède, de la Finlande, de l’Estonie et de Malte, la Lituanie envisageant de rejoindre ce groupe fin 2019. Hors de l’Union européenne, mais au cœur de l’Europe, la Suisse constitue un cas original, puisqu’elle n’autorise que les ventes de prescriptions en ligne et non celles des OTC : la loi exige en effet une ordonnance pour toute vente en ligne ce qui, par définition, est impossible pour un OTC.

    En Allemagne, 3 000 pharmacies sur 19 000 complètent leurs activités classiques par des ventes en ligne, mais seulement 150 d’entre elles sont de véritables pharmacies virtuelles disposant de Webshops et recensées sur des moteurs de recherche. Les vingt premières pharmacies de cette liste réalisent à elles seules 90 % du chiffre d’affaires du secteur. En 2017, les prescriptions en ligne ont atteint 8 millions de boîtes, pour un montant de 305 millions d’euros, soit 1,1 % du volume et 1 % du chiffre d’affaires des prescriptions, et celles des OTC 112 millions de boîtes pour un montant de 850 millions, soit 13 % du volume et 17 % des ventes. En 2018, les OTC ont encore progressé de 9 %, alors que les prescriptions en ligne stagnaient. Les deux tiers des Allemands ont déjà commandé des médicaments en ligne, surtout pour des raisons de prix, et moins d’un quart exclut de le faire un jour.

    Ces ventes sont encouragées par le prix élevé des médicaments et la possibilité d’obtenir des rabais spectaculaires en les commandant dans les pays voisins, notamment aux Pays-Bas, ce qui a fait la fortune des « géants » comme Doc Morris, « hollandais » de nationalité mais, comme plusieurs de ses concurrents, créés et dirigés par des pharmaciens allemands installés dans des petites villes situées à la frontière germano-hollandaise.

    Le Royaume-Uni peut être considéré comme la « terre natale » des ventes en ligne en Europe. La première pharmacie virtuelle d’Europe, « Pharmacy2U » fut créée en 1999 et reste leader du secteur, suivie par celles des grandes chaînes de pharmacies et quelques centaines d’autres, plus petites. Les ventes de prescriptions en ligne représentent environ 2 % du marché. Dominées par les médicaments « life style », elles sont aussi dopées par les consultations médicales en ligne durant lesquelles les médecins peuvent prescrire par ce canal. Toutefois, le secteur est sous le feu des critiques, en raison de politiques commerciales agressives et de nombreuses erreurs commises par certaines pharmacies… au point que le service national de santé, le NHS, d’abord favorable aux pharmacies en ligne, déconseille désormais aux patients de s’y fournir. Les ventes d’OTC en ligne - autour de 18 % - impactent peu les officines, car celles-ci ne disposent que d’une part réduite de ce marché, dominé par d’autres commerces généralistes.

    Aux Pays-Bas, les ventes en ligne ont succédé, entre 2000 et 2002, aux ventes par correspondance déjà autorisées depuis des années. Les ventes d’OTC en ligne représentent environ 15 % du marché, mais les OTC échappant presque totalement aux pharmacies, l’impact de ces ventes est, comme outre-Manche, mineur pour ces dernières. Les ventes de prescriptions, selon les pharmaciens, sont marginales et concernent avant tout les médicaments « life style ».

    Le Danemark a autorisé très tôt les ventes en ligne mais, précise l’association des pharmaciens danois, il s’agit principalement de click and collect, les patients cherchant ensuite à la pharmacie ce qu’ils ont commandé en ligne. Il existe par ailleurs deux pharmacies purement virtuelles.

    En Suède, de même, les chaînes de pharmacies ont très tôt proposé des ventes en ligne, mais elles ont aujourd’hui fort à faire face à trois pharmacies exclusivement en ligne. Selon les pharmaciens suédois, ces ventes, en pleine expansion, représentent 10 % du total des ventes, prescriptions et OTC confondus.

    On relève des tendances comparables en Norvège et en Finlande. Dans les pays scandinaves, les remises sont interdites sur les prescriptions, et autorisées sur les OTC.

    En Espagne, permises depuis 2013, les ventes en ligne restent néanmoins soumises à une réglementation très stricte, et doivent être adossées à des pharmacies physiques, les acheteurs devant en outre fournir toutes leurs coordonnées pour commander. Les ventes en ligne se sont montées en 2018 à 130 millions d’euros, dont la moitié de produits d’hygiène et de parfumerie. Le pays compte 22 000 officines, mais moins de 10 % d’entre elles disposent d’un site de vente en ligne, tandis que les market places ne sont toujours pas autorisées.

    En Italie, où elles ne sont autorisées que depuis 2015, les ventes en ligne de médicaments OTC et de parapharmacie ont progressé de 65 % entre 2017 et 2018, pour atteindre 150 millions d’euros. Le pays compte déjà près de 650 pharmacies virtuelles, ainsi que 150 parapharmacies virtuelles.

    En Belgique, les ventes d’OTC en ligne sont dominées par quelques officines virtuelles, dont la principale, New Pharma, fait désormais partie des 10 premières pharmacies virtuelles européennes. Les ventes en ligne d’OTC représentent autour de 5 % du marché, bien que les règles de vente soient très strictes, avec notamment une quasi-interdiction de toute publicité, comme d’ailleurs pour les officines.

    En Autriche, les ventes en ligne ont démarré tardivement et lentement, mais elles connaîtraient depuis 2017, selon les pharmacies virtuelles qui y opèrent, une croissance annuelle de 100 %, au point de représenter déjà 12 % du marché des OTC. Ces chiffres sont contestés par l’Ordre des pharmaciens, qui les juge tout à fait exagérées. Par ailleurs, l’Autriche elle-même compte très peu de pharmacies en ligne, la plupart des ventes étant réalisées par des pharmacies virtuelles allemandes et suisses, mais aussi tchèques et slovaques, dont certaines promettent des rabais allant de 20 à 45 % sur les prix en officine.

    Source : Le Quotidien du Pharmacien n°3534

    En 2011, une directive européenne a obligé tous les États membres à autoriser les ventes en ligne de médicaments sans ordonnance : la directive, transposée par la France en 2012, s’y applique officiellement depuis le 2 janvier 2013.

    L’arrêt de 2003, entré dans la postérité sous le nom d’« arrêt Doc Morris » obligeait les États à accepter les ventes en ligne sans prescription depuis tous les États membres, mais les laissait libre d’autoriser ou d’interdire les ventes de prescription par ce canal. Ce principe a été repris par la directive de 2011 qui, moyennant un certain nombre de garde-fous et de règles de sécurité, laisse les États régler eux-mêmes la question des ventes de prescriptions en ligne.

    Aujourd’hui, 20 des 28 États membres de l’UE limitent les ventes en ligne aux seuls médicaments sans ordonnance, tandis que 8 acceptent aussi les ventes de prescription. Il s’agit de l’Allemagne, du Royaume-Uni, des Pays-Bas, du Danemark, de la Suède, de la Finlande, de l’Estonie et de Malte, la Lituanie envisageant de rejoindre ce groupe fin 2019. Hors de l’Union européenne, mais au cœur de l’Europe, la Suisse constitue un cas original, puisqu’elle n’autorise que les ventes de prescriptions en ligne et non celles des OTC : la loi exige en effet une ordonnance pour toute vente en ligne ce qui, par définition, est impossible pour un OTC.

    En Allemagne, 3 000 pharmacies sur 19 000 complètent leurs activités classiques par des ventes en ligne, mais seulement 150 d’entre elles sont de véritables pharmacies virtuelles disposant de Webshops et recensées sur des moteurs de recherche. Les vingt premières pharmacies de cette liste réalisent à elles seules 90 % du chiffre d’affaires du secteur. En 2017, les prescriptions en ligne ont atteint 8 millions de boîtes, pour un montant de 305 millions d’euros, soit 1,1 % du volume et 1 % du chiffre d’affaires des prescriptions, et celles des OTC 112 millions de boîtes pour un montant de 850 millions, soit 13 % du volume et 17 % des ventes. En 2018, les OTC ont encore progressé de 9 %, alors que les prescriptions en ligne stagnaient. Les deux tiers des Allemands ont déjà commandé des médicaments en ligne, surtout pour des raisons de prix, et moins d’un quart exclut de le faire un jour.

    Ces ventes sont encouragées par le prix élevé des médicaments et la possibilité d’obtenir des rabais spectaculaires en les commandant dans les pays voisins, notamment aux Pays-Bas, ce qui a fait la fortune des « géants » comme Doc Morris, « hollandais » de nationalité mais, comme plusieurs de ses concurrents, créés et dirigés par des pharmaciens allemands installés dans des petites villes situées à la frontière germano-hollandaise.

    Le Royaume-Uni peut être considéré comme la « terre natale » des ventes en ligne en Europe. La première pharmacie virtuelle d’Europe, « Pharmacy2U » fut créée en 1999 et reste leader du secteur, suivie par celles des grandes chaînes de pharmacies et quelques centaines d’autres, plus petites. Les ventes de prescriptions en ligne représentent environ 2 % du marché. Dominées par les médicaments « life style », elles sont aussi dopées par les consultations médicales en ligne durant lesquelles les médecins peuvent prescrire par ce canal. Toutefois, le secteur est sous le feu des critiques, en raison de politiques commerciales agressives et de nombreuses erreurs commises par certaines pharmacies… au point que le service national de santé, le NHS, d’abord favorable aux pharmacies en ligne, déconseille désormais aux patients de s’y fournir. Les ventes d’OTC en ligne - autour de 18 % - impactent peu les officines, car celles-ci ne disposent que d’une part réduite de ce marché, dominé par d’autres commerces généralistes.

    Aux Pays-Bas, les ventes en ligne ont succédé, entre 2000 et 2002, aux ventes par correspondance déjà autorisées depuis des années. Les ventes d’OTC en ligne représentent environ 15 % du marché, mais les OTC échappant presque totalement aux pharmacies, l’impact de ces ventes est, comme outre-Manche, mineur pour ces dernières. Les ventes de prescriptions, selon les pharmaciens, sont marginales et concernent avant tout les médicaments « life style ».

    Le Danemark a autorisé très tôt les ventes en ligne mais, précise l’association des pharmaciens danois, il s’agit principalement de click and collect, les patients cherchant ensuite à la pharmacie ce qu’ils ont commandé en ligne. Il existe par ailleurs deux pharmacies purement virtuelles.

    En Suède, de même, les chaînes de pharmacies ont très tôt proposé des ventes en ligne, mais elles ont aujourd’hui fort à faire face à trois pharmacies exclusivement en ligne. Selon les pharmaciens suédois, ces ventes, en pleine expansion, représentent 10 % du total des ventes, prescriptions et OTC confondus.

    On relève des tendances comparables en Norvège et en Finlande. Dans les pays scandinaves, les remises sont interdites sur les prescriptions, et autorisées sur les OTC.

    En Espagne, permises depuis 2013, les ventes en ligne restent néanmoins soumises à une réglementation très stricte, et doivent être adossées à des pharmacies physiques, les acheteurs devant en outre fournir toutes leurs coordonnées pour commander. Les ventes en ligne se sont montées en 2018 à 130 millions d’euros, dont la moitié de produits d’hygiène et de parfumerie. Le pays compte 22 000 officines, mais moins de 10 % d’entre elles disposent d’un site de vente en ligne, tandis que les market places ne sont toujours pas autorisées.

    En Italie, où elles ne sont autorisées que depuis 2015, les ventes en ligne de médicaments OTC et de parapharmacie ont progressé de 65 % entre 2017 et 2018, pour atteindre 150 millions d’euros. Le pays compte déjà près de 650 pharmacies virtuelles, ainsi que 150 parapharmacies virtuelles.

    En Belgique, les ventes d’OTC en ligne sont dominées par quelques officines virtuelles, dont la principale, New Pharma, fait désormais partie des 10 premières pharmacies virtuelles européennes. Les ventes en ligne d’OTC représentent autour de 5 % du marché, bien que les règles de vente soient très strictes, avec notamment une quasi-interdiction de toute publicité, comme d’ailleurs pour les officines.

    En Autriche, les ventes en ligne ont démarré tardivement et lentement, mais elles connaîtraient depuis 2017, selon les pharmacies virtuelles qui y opèrent, une croissance annuelle de 100 %, au point de représenter déjà 12 % du marché des OTC. Ces chiffres sont contestés par l’Ordre des pharmaciens, qui les juge tout à fait exagérées. Par ailleurs, l’Autriche elle-même compte très peu de pharmacies en ligne, la plupart des ventes étant réalisées par des pharmacies virtuelles allemandes et suisses, mais aussi tchèques et slovaques, dont certaines promettent des rabais allant de 20 à 45 % sur les prix en officine.

    Source : Le Quotidien du Pharmacien n°3534

    Publié le 08/07/2019
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