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L’Autorité belge de la concurrence vient de condamner l’Ordre belge des pharmaciens à une amende d'1 million d'euros pour avoir tenté d’entraver le développement du groupe MediCare-Market sur le marché des services délivrés par les pharmaciens.
Dans un communiqué publié hier, l'Autorité belge de la concurrence (ABC) affirme que l'Ordre belge des pharmaciens (OBP) « s’est opposé au développement du groupe MediCare-Market en décidant notamment de saisir, en octobre 2015, tous les conseils disciplinaires alors concernés par l’ouverture d’une enseigne MediCare-Market et d’intenter, parallèlement, une action judiciaire en cessation, en invoquant pour l’essentiel l’existence d’une confusion entre les pharmacies et les parapharmacies du groupe, en particulier lorsqu’elles sont contiguës ». Des pratiques que l'autorité de la concurrence analyse comme des entraves au développement de MediCare-Market sur le marché des services délivrés par les pharmaciens. L'autorité précise que sa décision ne porte pas sur les « décisions d'agir en justice » mais sur « la stratégie globale du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens d’évincer le modèle MediCare-Market ou d’empêcher son développement ainsi que celui de business models comparables ».
Estimant que la stratégie et les actions adoptées d'octobre 2015 à janvier 2017 par l'ordre sont « nocives au bien-être du consommateur, et notamment à la concurrence tarifaire (sur le prix de vente des médicaments) et non tarifaire (sur l’innovation) » et qu’elles constituent « des infractions graves au droit de la concurrence », l'ABC inflige une amende d'1 million d'euros, calculée sur la base du chiffre d’affaires réalisé par les pharmacies belges sur l’ensemble de leur territoire. « Ce montant correspond au chiffre d’affaires moyen annuel réalisé par une seule pharmacie sur un total de quelque 5 000 pharmacies », précise l'autorité.
L'affaire belge offre un air de déjà-vu. En France, l'Ordre des pharmaciens a connu pareille déconvenue dans l'affaire dite de la biologie. Condamnée en 2010 par la Commission européenne à une amende de 5 millions d'euros, abaissée à 4,75 millions d'euros par le tribunal de l'Union européenne en 2014, l'instance avait aussi été pointée du doigt pour des restrictions de concurrence.
Source : Lequotidiendupharmacien.fr
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DU 20 au 28 juin 2019
La progression du chiffre d’affaires des pharmacies sous enseigne Leader Santé et l’implication de ses adhérents dans la vaccination démontrent que rentabilité du point de vente et investissement dans les nouvelles missions ne sont pas incompatibles.
Les 308 pharmacies Leader Santé ont bénéficié en 2018 d’une progression de leur activité trois à quatre fois supérieure à celle de la moyenne nationale. Les 120 officines à l’enseigne Leader Santé 2 ont même vu leur chiffre d'affaires grimper de 5,63 points. Ces performances sont le résultat d'un choix de positionnement, selon ce réseau qui a accueilli 70 nouveaux adhérents en 2018, dont 30 % grâce au dispositif d’aide à l’installation « booster d’apport » (voir « Le quotidien du pharmacien » n° 3467 du 22 octobre 2018). Autant de nouvelles recrues sont attendues au cours de cette année.
« Notre cible est la pharmacie de 2 à 4 millions de chiffre d’affaires, une taille qui permet d’allier à la fois la fonction commerciale à celle du cœur de métier du pharmacien », décrit Alexis Berrebi, président du groupement. En témoigne l’investissement des pharmaciens du groupement Leader Santé dans la vaccination. Dans les quatre régions pilote, plus de sept adhérents sur dix se sont engagés dans cette nouvelle mission, et ont doublé leurs ventes de vaccin. 25 % des patients étaient des primo-vaccinés, un taux qui a contribué à l’amélioration de la couverture vaccinale dans ces territoires. « Cette implication de nos adhérents pour la vaccination répond à une véritable demande des patients. Huit millions de Français vivent aujourd’hui dans des territoires perdus et dans un tiers des villes, il faut attendre huit mois pour obtenir un rendez-vous chez un médecin généraliste », constate Alexis Berrebi.
Dans le cadre de cette nouvelle mission, les adhérents peuvent compter sur le soutien de leur groupement. Il leur dispense des recommandations pratiques sur l’édition de bons de prise en charge, la fluidité de la prise en charge, ou encore la définition de l’espace de vaccination. Leader Santé assure également la formation des pharmaciens, titulaires et adjoints. « En tant qu’organisme de formation, nous avons déjà formé 80 pharmaciens du réseau depuis le 23 avril, date de la parution du texte au « Journal officiel » et dix autres sessions sont prévues », annonce Samuel Tordjman, directeur marketing de Leader Santé, indiquant que le défi de la formation devra être relevé d’ici à la fin septembre.
Un test pilote pour la téléconsultation
Les dirigeants de Leader Santé voient dans la vaccination par le pharmacien l’acte fondateur d'une nouvelle ère de l’exercice officinal. « Elle est tout aussi emblématique de l’évolution de notre métier que le droit à la substitution. La vaccination contre la grippe nous ouvre la voie vers de nouvelles missions, les vaccins du voyageur, les renouvellements des vaccins, mais aussi la dispensation protocolisée pour le petit risque… »,expose Antoine Souied, cofondateur et président de Leader Santé Groupe.
C’est dans le même esprit d’anticipation que le groupement aborde le sujet de la téléconsultation. Il étudie actuellement les différentes solutions proposées sur le marché. Il définira ses recommandations à ses adhérents selon trois critères : le coût (entre 90 euros et 5 000 euros par mois), la surface disponible, et le « temps homme » nécessaire. Sachant, précise Elida Abi-Aad, responsable du marketing, que toutes les technologies, à l’exception d’une seule, requièrent un assistant de téléconsultation.
Le groupement s’adjoindra dès septembre l’expertise d’un consultant. En effet, avant la fin de cette année, quelques adhérents testeront des solutions en pilote afin de pouvoir faire bénéficier le réseau de leur expérience. Comme le souligne le groupement, il reviendra ensuite aux pharmaciens de déterminer dans quelle mesure la téléconsultation contribue à la sauvegarde de leur activité et constitue un service pour le patient.
D'après une conférence Leader Santé
Source : Le Quotidien du Pharmacien n°3524
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Faut-il se lancer dans la téléconsultation ?
Et si oui, quand et comment ? Depuis la publication de l’avenant 15 de la convention pharmaceutique en décembre dernier, la perspective pour les pharmaciens d’être acteurs de la téléconsultation est désormais plus concrète et les questions se bousculent.
Tandis que, pour leur part, les prestataires profitent de la brèche et lancent de nombreuses offres à leur intention. La dernière édition de PharmagoraPlus a montré l’occasion d’en dévoiler plusieurs et a consacré également beaucoup de conférences à ce sujet. Cette offensive de l’offre en matière de téléconsultation contraste avec les hésitations de nombreux pharmaciens. Sophie Gillardeau, consultante en stratégie officinale, l’a bien souligné au cours de son intervention consacrée aux usages de la télémédecine en pharmacie le 30 mars dernier : « les pharmaciens en parlent de manière négative, évoquant la difficulté d’avoir un médecin en téléconsultation, ils disent qu’examiner un patient n’est pas leur métier, se demandent où l’installer, où peut être vraiment leur utilité… » Avant de parler solutions, il est nécessaire d’évoquer la pertinence du rôle des pharmaciens et de la démontrer. Une pertinence qui paraît assez évidente : « les soins vont devenir de plus en plus ambulatoires, et le domicile sera bientôt le premier lieu de soins », prédit ainsi Sophie Gillardeau. Le recours à ce nouveau type de soins s’imposera. Signe de cette évolution, les mutuelles se sont engagées profondément dans la téléconsultation, en allant parfois jusqu’à racheter des plateformes de télémédecine.
Quel rôle pour les pharmaciens ?
Loin de contester ces changements, les pharmaciens s’interrogent plutôt sur la façon d’y aller et leur positionnement, leur rôle précis. Le flou qui entoure encore ce rôle peut être vu comme une opportunité. « Il va falloir inventer plein de choses », espère Sophie Gillardeau. Un rôle à définir notamment par rapport aux médecins, mais aussi aux infirmiers qui représenteront également des acteurs importants de la téléconsultation, à domicile. En comparaison, ce qui se fait et se fera en pharmacie est plus ouvert en termes de services. Un rôle que déjà un certain nombre de pharmaciens ont commencé de prendre à bras-le-corps, puisque selon l’ARS, 8 000 téléconsultations ont été réalisées en six mois. Des chiffres à comparer avec la méfiance émanant d’une enquête citée par Sophie Gillardeau selon laquelle sur 730 pharmaciens interrogés, 70 % ont déclaré qu’ils ne feront pas de téléconsultation, au moins dans l’année qui vient, alors que dans leur globalité, les Français se disent favorables à la télémédecine à hauteur de 60 %.
Quel modèle économique ?
Pour lever cette méfiance, il faut être clair sur le modèle économique à prendre en compte, et cela, c’est aussi le rôle des prestataires d’aider les pharmaciens à le définir. C’est d’ailleurs ainsi que certains d’entre eux ont choisi d’aborder le sujet, Docavenue par exemple qui en février dernier déjà affirmait haut et fort que la téléconsultation en pharmacie est plus un enjeu économique que technologique et de ce fait, a fait le choix de proposer une solution pour faire en sorte que les téléconsultations soient remboursables pour le patient. Le prestataire (filiale de Cegedim) a voulu ainsi travailler avec des médecins libéraux plutôt qu’une plateforme de télémédecine qui n’ouvre pas toujours droit à un remboursement. À l’opposé, Visiomed, l’un des prestataires les plus anciens de la télémédecine, travaille précisément avec une telle plateforme, et pour l’instant, les consultations ne sont pas remboursables. Sans écarter la perspective de faire appel un jour à la CNAM, « nous y travaillons », déclare Eric Sebban, le P-DG de la société, Visiomed est dans le non conventionné. « La notion de gratuité est à prendre avec précaution, il faut quand même que quelqu’un paie », tient à rappeler Eric Sebban. Les solutions de télémédecine en elle-même, notamment celles présentées à PharmagoraPlus, privilégient en tout cas un équipement assez économique, loin des cabines coûteuses que certains prestataires ont présentées. Du matériel et un logiciel pour assurer la visioconférence, et des objets connectés de santé, pour des sommes n’excédant pas 1 000 ou 2 000 euros et des abonnements mensuels entre 50 et 150 euros en moyenne. Faut-il encore avoir la bonne patientèle, suffisante pour amortir ces investissements, aussi légers soient-ils. L’avenant 15 de la Convention Pharmaceutique encadre strictement le profil des patients éligibles aux téléconsultations en pharmacie (voir encadré). Le cas des patients n’ayant plus de médecin traitant ou plus de médecin traitant disponible, hélas de plus en plus courant, est sans doute celui que les pharmaciens risquent de rencontrer le plus souvent, bien sûr dans les zones de désertification médicale, mais aussi en milieu urbain où les médecins sont débordés. « Nous avons l’exemple d’un pharmacien situé dans le sixième arrondissement parisien qui a fait le choix de la téléconsultation alors qu’il a quarante médecins autour de lui », raconte Eric Sebban. Dans tous les cas, le modèle économique le plus évident reste lié à la possibilité d’avoir des ventes additionnelles, à commencer par l’ordonnance émise à l’issue de la téléconsultation qui la plupart du temps est présentée en toute logique dans l’officine où a été réalisé l’échange avec le télémédecin.
Quelle solution choisir ?
Puis il faut choisir une solution. Selon quels critères ? Difficile de s’y retrouver face aux nombreuses offres disponibles sur le marché. Outre le prix, la qualité de l’interface avec les médecins – mais on imagine que les prestataires ont soigné cet aspect – et celle des objets connectés de santé proposés. Pour Nathaniel Bern, fondateur de la start-up Medadom, il faut porter une attention particulière aux qualités d’intégration de ces objets connectés de santé. « En principe, ils le sont tous, à Windows, à Androïd, à Ios, mais dans les faits, ils le sont avec plus ou moins de facilité, il y a des différences entre les outils proposés par les fabricants »,explique-t-il. D’où le choix rigoureux qu’il entend assumer pour ces objets, en faisant appel à chaque fois à un prestataire précis selon le type de produit. Medadom propose otoscope et stéthoscope connectés comme le demande l’avenant 15, et travaille à intégrer d’autres objets de santé connectés, notamment un dermatoscope, « il y a une forte demande en dermatologie en téléconsultation, compte tenu de la faible disponibilité des dermatologues », explique Nathaniel Bern. Avoir une gamme large d’objets connectés de santé est important pour compenser l’absence de palpation physique, tension, température, glycémie, poids, etc.
On peut aussi voir la question de l’intégration sous un angle plus logiciel, comme le fait E Santé Technology, qui a développé une plateforme de e-santé, en marque blanche pour Alliance Healthcare, mais qu’elle utilise aussi pour son usage propre. « Pour nous, la téléconsultation est une conséquence logique de ce que nous proposons déjà autour du parcours de soins », explique Sylvie Manzano, chef de projet au sein de l’entreprise. « Les différents professionnels de santé disposent chacun de leur espace dans notre plateforme, ainsi que le patient, mais les informations circulent, elles sont partagées », ajoute-t-elle. Contrastant ainsi avec d’autres acteurs qui travaillent plutôt de façon isolée. Peut-être est-ce précisément l’une des valeurs ajoutées susceptibles d’être proposées par les pharmaciens, la téléconsultation comme un service complémentaire à ceux déjà existants via une plateforme Web, notamment les entretiens pharmaceutiques et le bilan de médication partagé, à l’image de ce que fait E santé Technology.
Quelle plate-forme médicale ?
Les pharmaciens candidats peuvent aussi s’interroger sur la qualité de la plateforme téléphonique, ou tout au moins du pool de médecins utilisé par le prestataire. « En fait, la préoccupation essentielle pour eux est la durée de l’attente », remarque Nathaniel Bern. « C’est vraiment la première qualité qu’on attend d’une plateforme de télémédecine, une attente courte, la qualité des soins étant sous entendue. » Le dirigeant de la start-up précise que ces médecins, libéraux ou hospitaliers, respectent rigoureusement les protocoles de téléconsultation en pharmacie, qui ne sont pas les mêmes que ceux de la téléconsultation exercée à domicile. Pour le reste, il incombe au pharmacien d’assumer certains process comme obtenir le consentement éclairé du patient, au début de la téléconsultation. Parfois, certains prestataires proposent aussi au pharmacien de vérifier que le médecin pourra être payé, comme le fait Pharmagest. Le pharmacien peut l’assister et à ce titre de procéder à certains examens à sa demande, il incombe au prestataire de permettre également une authentification sécurisée des différents acteurs de la téléconsultation, de garantir la sécurité des données et leur bonne transmission conformément à l’avenant 15. Le déroulement d’une téléconsultation est simple : Pharmagest explique qu’après les procédures d’authentification, le patient entre dans la salle d’attente virtuelle. Ce temps d’attente peut être utilisé pour scanner et envoyer différents documents au médecin par smartphone, le médecin reçoit une notification relative à ces documents. Il prend la main sur le process et a la possibilité de refuser la téléconsultation. Il met en attente le patient puis assure ensuite la consultation à l’issue de laquelle le médecin envoie le cas échéant une ordonnance qui arrive sur l’écran du pharmacien, il envoie également un reçu de paiement.
Source : Le Quotidien du Pharmacien n°3522
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Les médecins étant déjà pris dans les filets de la dépendance, quid pour les officines ?
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